Noëlla G., une action prospective

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 1 mai 1999 - 235 mots

Il y a toujours quelque chose d’héroïque chez nous à vouloir créer une galerie d’art contemporain en province. On le sait, le marché passe pour l’essentiel par la capitale et il est très difficile de chercher à l’en détourner. C’est pourtant ce que fit Noëlla Gest en 1971 en créant une galerie à son nom à Saint-Rémy-de-Provence. Une véritable gageure que la marchande réussit finalement à relever en faisant du 5 de la rue de la Commune un lieu de référence qui demeura comme tel jusque dans les années 80.
Les artistes ont été nombreux à accrocher leurs œuvres sur ses murs, de Prassinos à Haas en passant par Hartung, Alechinsky, Jeanclos, Clément ou Camesi. Si l’on se rappelle qu’à cette époque le paysage artistique français était un vrai désert et que, hormis quelques grandes villes de province comme Bordeaux, Grenoble, Saint-Étienne et Marseille, tout se passait à Paris, on apprécie mieux l’aventure de Noëlla G. D’autant que la galeriste ne se contenta pas seulement d’exposer des œuvres, mais mena une politique active d’édition et organisa toutes sortes de manifestations culturelles autour de ses expositions. Son action reste un exemple. Peintures, sculptures, estampes et objets d’artistes découverts et soutenus par Noëlla G., sont rassemblés au Centre d’art Présence Van Gogh non pas tant en forme d’hommage que pour rendre compte du caractère prospectif de son regard.

SAINT-RÉMY-DE-PROVENCE, Centre d’Art Présence Van Gogh, jusqu’au 4 juillet.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°506 du 1 mai 1999, avec le titre suivant : Noëlla G., une action prospective

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