musée

No walk, no work

Par Bénédicte Ramade · L'ŒIL

Le 1 mai 2002 - 252 mots

Le ton est donné et il est vivement recommandé de se rendre à pied (of course !) dans la première grande rétrospective pour laquelle le marcheur anglais a rassemblé des pièces historiques et ses toutes nouvelles créations-excursions. Hamish Fulton marche pour nous avec la même régularité depuis la fin des années 60 et ne semble pas décidé à s’arrêter. Invariablement, cet artiste, tour à tour qualifié de conceptuel, de sculpteur, de photographe et même de land artist, part en randonnée avec son appareil photo. Qu’on ne s’y trompe pas, malgré le kilométrage exorbitant comptabilisé en une trentaine d’années (presque 20 000 kilomètres), Fulton ne recherche pas l’exploit.  Il amène simplement le visiteur a repenser sa relation avec la nature et conduit ainsi l’imaginaire dans une flânerie faite de paysages tantôt grandioses, tantôt modestes. D’ailleurs, la plupart de ses photographies et de ses commentaires n’ont rien de spectaculaire. En noir et blanc, ses images cherchent plus à symboliser cette expérience de la nature qu’à véritablement la représenter par une démultiplication d’images documentaires. De cette relation intime avec le paysage, Fulton tisse une quête spirituelle qui gagne petit à petit le regard extérieur, et une essence du voyage, touchante parce que gracile et ténue. Car l’artiste, à la différence de l’autre marcheur anglais Richard Long, n’intervient pas dans les paysages qu’il traverse. Une absence de l’image qui souligne d’autant plus la composition des espaces traversés et parcourus. L’œuvre est la marche même.

- LONDRES, Tate Britain, Millbank, tél. 20 7887 8000, 4 mars-2 juin.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°536 du 1 mai 2002, avec le titre suivant : No walk, no work

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