Metropolitan Museum, New York

New York s’offre la Cité interdite

Jusqu’au 1er mai 2011

Par Anouchka Roggeman · L'ŒIL

Le 17 février 2011 - 397 mots

C’est ce qui s’appelle saisir la balle au bond. Lors de la restauration du palais de l’empereur Qianlong, quatrième empereur de la dynastie des Qing, situé dans la Cité interdite de Chine, Nancy Berliner, conservatrice spécialisée dans l’art chinois du musée de Peabody (Massachusetts) a une bonne idée.

Plutôt que de stocker dans un quelconque sous-sol les œuvres d’art, le mobilier et les objets de culte ayant appartenu à ce très célèbre empereur pendant les dix années que doit durer la campagne de restauration, elle propose de les faire venir aux États-Unis et d’organiser une exposition inédite. « L’événement est d’autant plus important que personne n’avait jamais vu ces œuvres d’art et ces objets. Non seulement le palais était réservé à l’usage personnel de l’empereur lors de son vivant, mais le lieu est resté fermé depuis 1924, lorsque le dernier empereur quitta la Cité interdite », explique Maxwell K. Hearn, conservateur au Metropolitan Museum où l’exposition est à présent installée.
Marqué par une période de prospérité et de stabilité, mais également par le début du déclin de la dynastie Qing, le règne de Qianlong, qui dura près de soixante ans (1736 à 1795), est l’un des plus longs de l’histoire du pays. Reflétant l’opulence de ce souverain renommé pour son pouvoir et son raffinement, les quatre-vingt-dix vases, lanternes, statues, tables, trône, objets de culte et peintures (dont un imposant portrait de l’empereur) ont été réalisés par les artisans les plus talentueux de l’Empire. Au moment où l’Europe affectionnait surtout les « chinoiseries », Qianlong fit réaliser de magnifiques objets à la mode européenne, notamment des peintures murales en trompe-l’œil et des horloges extrêmement raffinées. Rompant avec le style épuré de ses prédécesseurs, il n’hésita pas à faire produire des objets particulièrement fastueux comme en témoignent les seize panneaux en jade des disciples de Bouddha à l’arrière desquels les conservateurs ont découvert des peintures en or.
Très attendue à New York, l’exposition devrait battre des records de fréquentation, principalement parmi la communauté chinoise. « Mettez-vous à leur place : c’est un peu comme si nous montrions pour la première fois des objets personnels de Napoléon », s’enthousiasme M. Hearn. Si tel était le cas, on peut néanmoins souhaiter que l’exposition vienne en France.

« Le paradis privé de l’empereur : trésors de la Cité interdite »,

Metropolitan Museum, 1000 Fifth Avenue, New York (États-Unis), www.metmuseum.org, jusqu’au 1er mai 2011.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°633 du 1 mars 2011, avec le titre suivant : New York s’offre la Cité interdite

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