Martine, prétexte à un brin de nostalgie

L'ŒIL

Le 27 septembre 2007 - 386 mots

Un vent de jouvence souffle cet automne sur le musée de l’Image à Épinal. Parce qu’une part d’éternelle jeunesse perdure en chacun de nous, l’exposition « Les années Martine, images d’enfance 1954-1965 » invite à une immersion dans l’iconographie des jeunes années des quinquas d’aujourd’hui.
Au sortir de la guerre, il importe d’inculquer à une génération emplie d’espoir les valeurs d’une société en pleine mutation, à l’aune de la modernité. La moue mutine de Martine Carol, actrice bien aimée et révélée en 1950 dans le film Caroline chérie sera, toute la décennie, à l’origine du prénom le plus porté. Mais Martine, ce sont surtout les pérégrinations d’une petite fille à qui tout sourit, que plusieurs millions de petites lectrices découvriront dans les livres à succès des éditions Castermann. Martine en avion, Martine aux sports d’hiver, Martine au cirque ou au théâtre… Au-delà du simple récit, Martine déroule les symboles d’une société assoiffée de liberté.
Si Martine est le pivot de cette savante compilation de jolis souvenirs, elle n’en est pas moins le prétexte à exhumer d’autres images tout aussi incontournables. L’exposition rassemble ainsi de nombreuses couvertures d’albums de lecture. Martine y côtoie Mireille, le magazine illustré de la fillette moderne, les affiches de Savignac vantant la souplesse d’une écriture au stylo-bille. Même les pleins et déliés faits au porte-plume échappent au carcan des outils d’antan !
Afin d’offrir aux enfants le support d’une éloquence encore balbutiante, les images pédagogiques de Rossignol invitent à un commentaire sur les thèmes déclinés. La vie aux champs, à la ferme, les bains de mer, les supermarchés du dessinateur délient les langues des petits écoliers en blouses. En marge de cette profusion d’images, des objets de brocante, sortis de greniers ou prêtés par d’autres musées, enrichissent le souvenir.
Les Martine du département ont été invitées voici quelques mois à faire parvenir au musée leurs photos d’enfance afin de constituer une galerie de portraits symptomatique de la candeur de la génération. Petits minois en noir et blanc et autres photographies de vacances jalonnent l’exposition. Autant de visages poupons témoins des bouleversements heureux des années 1950 et qui posèrent, voilà un demi-siècle, les jalons de notre société actuelle.

« Les années Martine, images d’enfance 1954-1965 », musée de l’Image à Épinal, 42, quai de Dogneville, Épinal (88), tél. 03 29 81 48 30, www.epinal.fr, jusqu’au 11 novembre 2007.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°595 du 1 octobre 2007, avec le titre suivant : Martine, prétexte à un brin de nostalgie

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