Maroc, mémoire d’avenir

Par Laure Meyer · L'ŒIL

Le 1 juin 1999 - 258 mots

Albert Kahn au début de ce siècle avait vu grand en constituant les Archives de la Planète, ces milliers de prises de vue qui restituent sous nos yeux la vie de certaines populations entre 1910 et 1930.

Ce patrimoine documentaire se compose de photographies fixes légèrement colorées, les autochromes et de séquences cinématographiques, donc animées, en noir et blanc. Les vues du Maroc sont la moisson de deux campagnes, la première en 1912-1913 et la seconde en 1926, début et terme de la « période Lyautey ». Le royaume marocain est alors un protectorat et la France s’est engagée à maintenir l’intégrité de l’empire chérifien. Lyautey entreprend une œuvre de pacification progressive tout en posant les bases économiques du Maroc moderne. Les opérateurs d’Albert Kahn fixent le souvenir de ce qui risque de disparaître, dans les souks, les oasis ou les villages de campagne. On préserve ce qui va se métamorphoser sous l’effet de la modernisation, les sentiers de montagne faisant place aux routes. Mais à quoi servirait cette quête de mémoire si elle ne se doublait d’un regard sur l’avenir ? À partir de reproductions d’autochromes, des élèves d’écoles marocaines ont donc effectué des recherches documentaires, rencontré des hommes « mémoire » et photographié leur environnement urbain. Enrichis par le passé, rebondissant sur le présent, ils seront mieux armés pour aborder l’avenir. C’est ce double regard qui est présenté au Musée de Boulogne avant de circuler dans les collèges des Hauts-de-Seine.

BOULOGNE-BILLANCOURT, Musée Albert-Kahn, exposition dans le cadre de l’année du Maroc en France, 21 juin-19 décembre.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°507 du 1 juin 1999, avec le titre suivant : Maroc, mémoire d’avenir

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