Mariko Mori face aux médias

Mariko Mori, artiste résidant à New York mais originaire du Japon, refait enfin son apparition sur le sol de son pays natal. L’exposition « Mariko Mori, Pure Land » consacrée à cette princesse des nouveaux médias retrace ses activités artistiques depuis les premières œuvres photographiques jusqu’à la création la plus récente, qui couvre les domaines de la sculpture, de l’architecture et de l’image virtuelle. Il s’agit du Dream Temple réalisé en 2000. En fait, à part son nom, le public japonais ne connaissait pas Mariko Mori.
Il était rare de voir ses œuvres, plutôt visibles en Europe et aux Etats-Unis. L’artiste a reçu sa première formation artistique à Londres avant de déménager à New York pour suivre le programme pour les jeunes artistes du Whitney Museum. Pourtant, elle a appris l’art de manipuler l’image contemporaine quand elle a commencé à travailler comme mannequin à Tokyo alors qu’elle était lycéenne. Elle a pu appréhender à ce moment les mécanismes des médias qui envoient incessamment l’information formulée au gré de celui qui la manipule. Dans ses premières photos, elle est parvenue à critiquer la société japonaise en se jouant du décalage entre l’information donnée par le média et la réalité quotidienne. Par la suite, dans sa vidéo de 1997, Miko-no-Inori (aujourd’hui transformée en Link of the Moon), elle a approfondi sa pensée sur la possibilité des médias et s’est mise à émettre ses propres messages en tant qu’intermédiaire venue des cieux. Dans le Dream Temple, elle va plus loin. Les visiteurs s’y introduisent l’un après l’autre pour y voir une image virtuelle d’un monde de l’au-delà, projetée sur une demi-sphère qui n’est autre que la rétine de Mariko Mori.