Marcel Damboise

Sculpteur indépendant

Par Anouchka Roggeman · L'ŒIL

Le 21 novembre 2008 - 324 mots

« Défendre la sculpture aujourd’hui, c’est un acte de foi. » Pour Jean-Baptiste Auffret, fils du sculpteur Charles Auffret (1929-2001), propriétaire d’une galerie située rive gauche face à la Seine, la sculpture française du xxe siècle mériterait beaucoup plus d’attention qu’elle n’en a actuellement.

« Quand on voit une sculpture figurative, elle est immédiatement qualifiée d’académique, ce qui est faux. Il n’y a pas d’émotion dans le style académique, alors que de nombreux sculpteurs figuratifs sont pénétrés par de vrais sentiments. »
Soucieux de faire connaître des sculpteurs à un public qui « pense qu’il n’y a rien entre Rodin et Brancusi », Jean-Baptiste Auffret défend une quinzaine de sculpteurs figuratifs et indépendants, un « ruisseau » situé chronologiquement entre la sculpture classique et la peinture moderne et avant-gardiste. Depuis l’ouverture de la galerie en 2004, il met ces artistes à l’honneur en organisant des expositions et en publiant au même moment leur monographie. Après Charles Malfray, la galerie présente quarante sculptures en marbre, en terre cuite et en bronze ainsi que quelques dessins de Marcel Damboise (1903-1992).
Né à Marseille, l’artiste fréquenta un temps l’école des Beaux-Arts puis fut contraint, faute de moyens, de la quitter pour devenir tailleur de pierres funéraires. Il s’installa à Paris en 1926 et épousa Yvette Dorignac qui lui permit de rencontrer des sculpteurs du mouvement de l’art indépendant.
Après avoir séjourné en Algérie, il devint professeur aux Beaux-Arts de Paris et membre fondateur du « Groupe des Neufs ». Influencé par l’art grec, l’artiste créa des œuvres d’une grande sérénité. Calmes et harmonieuses, avec des compositions équilibrées et un modelé simple, ses œuvres, principalement ses sculptures en marbre blanc (Buste de femme se tenant les seins, 1939-1941) captent magnifiquement la lumière. Classiques avant tout, elles plairont à ceux qui veulent faire une pause dans le déferlement frénétique de l’art contemporain.

Voir

« Marcel Damboise (1903-1992) », galerie Malaquais
19, quai Malaquais, Paris VIe
www.galerie-malaquais.com
jusqu’au 10 janvier 2009.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°608 du 1 décembre 2008, avec le titre suivant : Marcel Damboise

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