Maître ès fresques

La carrière de Benozzo Gozzoli révélée

Le Journal des Arts

Le 28 juin 2002 - 529 mots

Formé à Florence, puis
à Rome, Benozzo Gozzoli (1420-1497) a peint de nombreux décors en Ombrie, et notamment à Montefalco où il a laissé un important cycle de fresques dans l’église San Francesco. C’est là qu’une exposition retrace la carrière de ce peintre, rendu célèbre par la chapelle des Mages au palais Medici Riccardi, à Florence.

MONTEFALCO (de notre correspondante) - En 1449, Benozzo Gozzoli réalise à Montefalco, dans l’église San Fortunato, des fresques et un retable avec la Madonna della cintola, transférée par la suite à la Pinacothèque du Vatican. Il peint également en 1452, dans une chapelle  de l’église San Francesco, l’histoire de saint Jérôme et d’autres saints, ainsi que des thèmes franciscains dans l’abside. Après celui de Giotto à Assise, ce cycle devient un modèle pour de nombreux décors analogues, dans des églises dédiées à saint François (chapelle Eroli à Narni, chapelle Vitelli à Città di Castello). Sa qualité et son importance pour la Renaissance en Ombrie sont apparues plus clairement après l’excellent travail de restauration réalisé suite au tremblement de terre de 1997. Afin de mieux retracer l’activité de l’artiste entre la Toscane, le Latium et l’Ombrie, l’exposition s’articule en quatre sections suivant un ordre chronologique et qui s’intitulent “Les ateliers d’Angelico et de Benozzo”, “Benozzo de Rome à Montefalco”, “De 1453 à 1460” et “Fresques avec l’histoire de saint François hier et aujourd’hui”. Le parcours commence par les jeunes années de Benozzo, d’abord aide de Ghiberti à Florence pour la réalisation de la seconde porte du Baptistère (1446), puis collaborateur de Fra Angelico qu’il suit à Rome et à Orvieto pour la décoration de la chapelle de San Brizio dans le Duomo (1447), et de nouveau à Rome pour les fresques de 1448 dans la chapelle Niccolina du Vatican. Ces débuts sont également rappelés avec une attention particulière au contexte historique florentin, romain et ombrien de la Renaissance par des œuvres d’Angelico et de son atelier, des manuscrits enluminés, comme le Manuscrit Harley de la British Library de Londres, et des petits tableaux témoignant de l’élaboration progressive d’un langage autonome propre au peintre.

La période florentine est, quant à elle, illustrée par les nombreux dessins pour le célèbre cycle de fresques dans la chapelle des Mages du palais Medici Riccardi (1459) et par la prédelle du retable de la Purification (1461), démembré et dispersé dans les musées de Berlin, Milan, Philadelphie, Londres et Washington. Le retable est recomposé pour la première fois à l’occasion de cette exposition. D’autres dessins, jamais exposés auparavant en Italie, ont trait aux études de Gozzoli d’après l’antique et illustrent le décor disparu de l’église des religieuses franciscaines de Santa Rosa à Viterbe, signé et daté de 1453 et détruit en 1632 pendant les travaux de réparation de l’édifice. L’exposition offre par ailleurs d’importantes informations et des documents inédits sur le fonctionnement de l’atelier, sur les techniques picturales et sur l’organisation du chantier grâce aux résultats obtenus par de récentes restaurations, à Montefalco et à la chapelle Niccolina du Vatican.

- Benozzo Gozzoli (1420-1497). Élève à Rome, maÎtre en Ombrie, jusqu’au 31 août, Église-musée San Francesco, via Ringhiera Umbra 6, Montefalco, tél. 39 0742 37 95 98, tlj 10h-13h 14h30-19h30.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°152 du 28 juin 2002, avec le titre suivant : Maître ès fresques

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