Madrid domestiqué

Deuxième édition de “Doméstico”? dans la capitale espagnole

Le Journal des Arts

Le 25 janvier 2002 - 399 mots

Pour la deuxième année consécutive, Doméstico établit pendant trois mois à Madrid un lien entre la ville et la création contemporaine : expositions, programmation vidéo et concerts sont au programme.

MADRID (de notre correspondant) - Pour sa deuxième édition, Doméstico a su dépasser le strict milieu madrilène pour accueillir neuf artistes de la scène espagnole. Ainsi du Sévillan Jesús Palomino qui, avec Meuble de pouvoir, évoque des souvenirs personnels des dernières années du franquisme, mêlés à des souvenirs de collège. La Madrilène Alicia Martín propose une colonne de livres, peut-être une des plus spectaculaires de celles, nombreuses, qu’elle a réalisées jusqu’alors. Miguel Lorente ne s’est pas limité à un seul objet. Son œuvre, Tiempo, est construite autour du dépeçage d’une montre, d’un enregistrement vidéo sur le même sujet et d’un texte traitant de la notion de temps. Comme l’an passé, Doméstico s’est donné pour but d’investir des lieux non conçus pour les expositions afin de dialoguer avec l’architecture locale. C’est donc tout au long de son parcours que le visiteur découvre ces œuvres. Autre surprise, l’igloo de métal assemblé par Tere Recaréns. À l’intérieur s’y déroule un spectacle de cirque mis en musique. L’élément sonore est aussi présent dans la projection de Juan Galdeano, The Day Before, enregistrement vidéo de passants londoniens contemplés derrière un rideau de bulles de savon. Quant à Jorge Barbi, son travail s’inspire de motifs utilisés par les scientifiques pour mettre en évidence la mémoire des éléphants.
Autre mémoire, celle des migrations développée par Rogelio López Cuenca, qui, avec ironie, trace son schéma à côté d’un Mickey de Walt Disney. Campanilla se nourrit, lui, du kitsch le plus extrême tandis que Maider López occupe une chambre, et d’autres lieux, pour suggérer à travers ces interventions murales, une synthèse des “deux” Sol LeWitt : le peintre polychrome et l’artiste conceptuel. Enfin, parallèlement, les commissaires de la manifestation, Jorge Bravo, Piluca Baquero et le groupe 143 Delicias proposent une programmation vidéo, des concerts et un “cabinet de peinture”, où sont invités tour à tour des couples d’artistes et des collectifs : Pablo San Juan et Miquel Mont, Víctor Aparicio et Matías Sánchez, Chechu Alava et Iván Pérez, Alonso Gil et Quico Rivas, El Tono Nuria et La Cabeza Caliente, figurent parmi ces hôtes.

- DOMÉSTICO 01, jusqu’au 15 mars, Ventura de la Vega 9, Madrid, tél. 34 654 66 22 89, tlj sauf dimanche et lundi 18h-22h

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°141 du 25 janvier 2002, avec le titre suivant : Madrid domestiqué

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