Photographie

À Lille, l’Institut pour la photographie scénographie ses archives

Par Christine Coste · Le Journal des Arts

Le 24 novembre 2021 - 392 mots

LILLE

Bettina Rheims, Jean-Louis Schoellkopf et Agnès Varda sont les têtes d’affiche des dernières expositions de l’institution avant fermeture pour travaux.

Lille. En juin dernier, l’Institut pour la photographie annonçait accueillir la donation du fonds photographique de Bettina Rheims et celle de 25 000 ouvrages de la collection de Lucien Birgé. S’y adjoignaient le dépôt à long terme d’archives de Jean-Louis Schoellkopf et celui des négatifs, planches et tirages contacts d’Agnès Varda. Aujourd’hui, l’Institut donne un bel aperçu des différentes façons dont une archive photo peut être valorisée au travers des expositions organisées avant la fermeture des lieux pour travaux. Les bâtiments du site pas encore rénové lui offrent les espaces adéquats.

Pour Bettina Rheims, une visite virtuelle de son studio-appartement est commentée par la photographe elle-même avant le déménagement de son contenu, puis une reconstitution de l’exposition « Détenues », série réalisée en 2014 à partir de portraits de femmes incarcérées, est proposée dans un autre bâtiment. Également, La Chapelle, installation immersive, introduit le visiteur dans une pièce tapissée de photographies de stars prises à la fin des années 1990 à Los Angeles pour le magazine américain Details. Ailleurs, ce sont les archives de « Rose, c’est Paris » qui sont mises en avant pour raconter l’histoire de la série conçue avec Serge Bramly. Un portrait en creux et sensible de la photographe se dessine.

S’agissant d’Agnès Varda, le choix de reconstituer la première exposition photo organisée en 1954 dans la cour de sa maison rue Daguerre à Paris, avec tirages, mode de présentation et d’accrochage, dit également beaucoup de l’univers et de la manière de voir et de raconter de la future cinéaste ; genèse de l’œuvre à venir, perceptible dans les tirages des planches-contacts de ces images réalisées entre 1949 et 1954.

La sélection des différents travaux de Jean-Louis Schoellkopf porte, elle, sur la fin de l’ère industrielle en France et sur l’évolution urbanistique ; le choix du photographe de présenter ses propres tirages (somptueux) dépourvus de verre protecteur est tout aussi révélateur de ce qui fait la particularité de l’œuvre. Quant à la donation de Lucien Birgé, qui fera de la bibliothèque de l’Institut l’une des plus importantes de France en livres photo, elle ouvre le premier chapitre d’un récit, d’ores et déjà passionnant, sur l’évolution de la créativité du livre photo, récit que l’Institution entend poursuivre dès sa réouverture, prévue en 2023.

Perspectives,
jusqu’au 5 décembre, Institut pour la photographie, 11, rue de Thionville, 59000 Lille.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°577 du 12 novembre 2021, avec le titre suivant : À Lille, l’Institut pour la photographie scénographie ses archives

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