Art contemporain

L’hyperréalisme de Konrad Klapheck

Par Guillaume Morel · L'ŒIL

Le 1 avril 2005 - 247 mots

À première vue, rien de plus banal que les objets peints avec une précision quasi photographique par Konrad Klapheck, artiste allemand né en 1935 à Düsseldorf : des machines à écrire ou à coudre, un vélo, un téléphone, un robinet. En les regardant de plus près, ces éléments de notre univers quotidien prennent une dimension nouvelle, en imposant leur monumentalité. La couleur est franche et le plus souvent en monochrome, l’objet est isolé, sorti de son environnement et de sa fonction utilitaire, devenant énigmatique. Klapheck réalise sa première peinture hyperréaliste en 1955, se démarquant radicalement de l’abstraction lyrique et du tachisme dominants à cette époque. Depuis, il n’a cessé de travailler dans un esprit qui s’inscrit dans la lignée du surréalisme, celui d’Ernst, Magritte et Picabia, attribuant à ses visions des titres énigmatiques, métaphoriques ou symboliques qui donnent une âme aux objets. Chaque œuvre témoigne d’une technique irréprochable et d’une rigueur rappelant les exigences du dessin industriel. Klapheck mesure tout, conçoit ses compositions selon des règles arithmétiques… Plus de soixante peintures et dessins préparatoires sont rassemblés dans cette exposition, la première de cette envergure à être proposée en France. Elle parcourt les différentes périodes de l’œuvre de l’artiste depuis les années 1950 jusqu’à aujourd’hui, en dévoilant ses travaux les plus récents où la figure humaine fait son apparition.

« Konrad Klapheck », STRASBOURG (67), musée d’Art moderne et contemporain, 1 place Jean Arp, tél. 03 88 23 31 31, www.musees-strasbourg.org, 25 février-15 mai, cat. Musée de Strasbourg, 128 p., 32 euros.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°568 du 1 avril 2005, avec le titre suivant : L’hyperréalisme de Konrad Klapheck

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