Les silhouettes chromosomiques de Rovner

Par Jean-Christophe Castelain · L'ŒIL

Le 1 décembre 2005 - 203 mots

Les installations vidéo de Michal Rovner au Jeu de Paume sont fascinantes, uniques, inquiétantes et indescriptibles. L’artiste new-yorkaise née en Israël (en 1957), utilise en effet la vidéo pour créer des images animées inédites.
Un dispositif vidéo très sophistiqué projette sur différents types de supports, de petites silhouettes humaines alignées, animées par une chorégraphie simple et répétitive. Grâce à une mise en scène dépouillée qui masque le projecteur, les cahiers d’écoliers, pierres ou murs sur lesquels se déplacent les ombres de figurines ensorcellent le regard.
L’atmosphère qui se dégage de ces images est alors inquiétante. Comme un alignement de chromosomes en mouvement, le ballet des figures sans visages évoque un monde étrange. On oscille entre un univers poétique et enchanté, et 1984 d’Orwell. La tension liée au conflit israélo-palestinien n’est sans doute pas étrangère à l’énergie créatrice de l’artiste.
À côté de cette série intimiste, Rovner a conçu une grande installation vidéo, en collaboration avec Heiner Goebbels pour la partie sonore, moins originale mais tout aussi étonnante : Fields of Fire. Elle donne son titre à l’exposition.

« Michal Rovner, Fields of fire », Jeu de Paume, site Concorde, 1 place de la Concorde, Paris VIIIe, tél. 01 47 03 12 50, 4 octobre-31 décembre.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°575 du 1 décembre 2005, avec le titre suivant : Les silhouettes chromosomiques de Rovner

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