Les Qajar crèvent le mur

Par Laure Meyer · L'ŒIL

Le 1 novembre 1998 - 229 mots

Les peintres travaillant en Iran – l’ancienne Perse – sous la dynastie Qajar, entre 1785 et 1925, n’ont pas eu la tâche facile. L’héritage était prestigieux, riche de la tradition séculaire des miniatures de la période Safavide. Mais fascinés par les modes occidentales, les souverains Qajar voulaient y conformer leur cour et leurs palais. Pour la propagande de la dynastie, il fallait créer un nouveau style pictural unissant les conventions de la miniature à la technique du portrait d’apparat peint à l’huile sur toile. Les œuvres réalisées dans ce but ne manquent pas de grandeur. Une volonté de majesté fige ces personnages aux allures d'icônes. Négligeant les réticences habituelles de l’Islam à l’égard de la figuration humaine, les effigies hautes de plus de deux mètres crèvent le mur. Fath Ali Shah (1797-1834) et les princes, étrangement immobiles dans leurs costumes rebrodés de pierreries, exhibent le prestige de leurs longues barbes. À leurs côtés, les dames de la cour, princesses, danseuses ou femmes du harem se hasardent à lever un coin de leur voile. Mais la grande affaire de la cour est la guerre dont les images se déploient dans d’étranges tableaux de batailles. Tous ces aspects de la civilisation d’Iran au XIXe siècle sont présentés à Brooklyn dans des reconstitutions architecturales qui en suggèrent, de manière très vivante, les différents aspects.

NEW YORK, Brooklyn Museum of Art, jusqu'au 24 janvier.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°501 du 1 novembre 1998, avec le titre suivant : Les Qajar crèvent le mur

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