Musée de Napoléon Ier, Château de Fontainebleau

Les premiers pas de Napoléon II

Jusqu’au 23 mai 2011

L'ŒIL

Le 14 mars 2011 - 446 mots

Le 20 mars 1811, cent coups de canon retentissent dans Paris. Marie-Louise d’Autriche, seconde femme de Napoléon Ier, vient de donner naissance à Napoléon François Joseph Charles Bonaparte, futur Napoléon II, qui reçoit le titre de roi de Rome dès sa naissance.

L’événement est d’autant plus attendu qu’il est l’unique héritier de Napoléon Ier, l’enfant que Joséphine de Beauharnais ne lui donna jamais – il l’a quittée pour cette raison. Après avoir célébré le mariage de Napoléon et de Marie-Louise, le château de Fontainebleau commémore le bicentenaire de la naissance de l’héritier qui mourut à l’âge de 21 ans, après avoir été tour à tour titré prince de Parme, Napoléon II – il régna officiellement deux jours –, puis duc de Reichstadt. 

Si la destinée de ce jeune prince exilé en Autriche avec sa mère dès l’âge de trois ans est rendue célèbre par la pièce L’Aiglon d’Edmond Rostand, l’exposition ne met en lumière que les premières années de sa vie qu’il passa à la cour de France. C’est d’abord sa naissance qui est rappelée, à travers des jouets, des layettes, des pièces d’orfèvrerie et du mobilier, dont le sublime berceau en orme et or réalisé par Thomire et Duterme. Appartenant à une collection privée, Napoléon présentant le roi de Rome nouveau-né à l’impératrice Marie-Louise (1811) par Jean-Baptiste Isabey est l’une des pièces maîtresses de l’exposition. 

Célébré en grande pompe le 9 juin 1811, son baptême donna également lieu à une importanteiconographie par les plus grands artistes de l’époque, dont Gérard, Goubaud et Prud’hon qui réalisa un portrait extrêmement touchant du jeune poupon endormi tel Romulus sur un coussin en pleine nature. Confiée à Madame de Montesquiou, l’éducation du jeune enfant était celle d’un futur souverain. S’il apprenait la littérature, l’histoire, la géographie et la musique, le roi de Rome était sensibilisé à la vie martiale à travers des objets tels que des fusils, des éléments d’uniforme et des jeux de patience. 

Bien avant sa naissance, de grands architectes furent mis à contribution pour construire des bâtiments à l’effigie de l’enfant. Le projet le plus grandiose, la construction d’un palais du Roi de Rome sur la colline de Chaillot, ne vit jamais le jour. Après sa mort, le jeune Napoléon II continua d’être célébré par les partisans de son père. Sous le Second Empire, deux voies lui furent dédiées à Paris, avant d’être rebaptisées. L’« avenue du Roi-de-Rome » devint l’avenue Kléber en 1879 ; la « place du Roi-de-Rome » perdit son nom en 1877 : on l’appelle aujourd’hui la place du Trocadéro.

Voir

« Enfance impériale. Le roi de Rome, fils de Napoléon », Musée Napoléon Ier, château de Fontainebleau, jusqu’au 23 mai 2011, www.chateaudefontainebleau.fr

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°634 du 1 avril 2011, avec le titre suivant : Les premiers pas de Napoléon II

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