centre d’art

Les poèmes picturaux de Christian Perrais

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 1 décembre 2001 - 246 mots

La rencontre qu’a faite Christian Perrais il y a quelques années avec les manuscrits de Saint John Perse
a déterminé son œuvre peint, entre l’écriture et la peinture. Dans les deux cas, c’est une trace qui met au monde une pensée et qui, pour finir, fait sens. Par des jeux croisés du signe et de l’écrit, la démarche de Christian Perrais a trouvé dans ses dernières peintures le prétexte à orchestrer la collusion entre deux modes, celui de la peinture et celui de la poésie. Il y est tout d’abord question de fond et de cadre. Tandis que l’un fait appel à un registre coloré tantôt sourd, tantôt aveuglant, l’autre exploite la rigueur formelle de figures géométriques qui s’abîment comme pour mieux laisser l’espace béant : carré dans le carré, rectangle dans le rectangle. Il y est ensuite question d’écriture et de caviardage. Perrais emprunte aux écrivains et aux poètes qu’il affectionne les pleins et les déliés manuscrits de fragments de textes qu’il brouille, biffe et rature pour n’en plus garder que la force d’expression plastique. Transférées et agrandies à l’excès sur la toile par projection à partir de diapositives, ces écritures griffées agissent comme des sortes de graffitis que l’artiste prend soin de faire fusionner avec le fond par le biais de vernis qui les déborde. Tout est ainsi constitué pour composer une sorte de poème pictural.

- IVRY-SUR-SEINE, galerie Fernand Léger, 93, av. Georges Gosnat, tél. 01 49 60 25 06, 15 novembre-16 décembre.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°532 du 1 décembre 2001, avec le titre suivant : Les poèmes picturaux de Christian Perrais

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