Les paysages de Masmonteil

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 1 octobre 2006 - 265 mots

Apparue sur la scène artistique voilà 3 ans, la peinture d’Olivier Masmonteil n’avait pas manqué de faire mouche. Ses paysages peints à l’huile revendiquaient un genre familier de toute une production émergeante que les années passées n’ont cessé de confirmer. Né en 1973, originaire du Limousin, Masmonteil a le paysage chevillé au corps. Il est sa conscience, comme disait Cézanne.
Après 18 mois passés en résidence à Leipzig, Masmonteil nous revient avec une deuxième exposition personnelle chez Suzanne Tarasiève. Intitulée « Pêcher l’eau », l’exposition est une puissante démonstration des possibilités de la peinture à se régénérer. L’expérience germanique a clairement libéré l’artiste de la force de fascination qu’exerçaient sur lui la tradition et ses modèles.
Si la mémoire des choses vues et vécues ne lui fait aucun défaut, elle opère en stimulant et l’entraîne à l’invention de paysages fantasmagoriques où se disputent les jeux de lignes, d’ombres et de lumières. Quelque chose d’une mélancolie prospective est à l’œuvre, qui rappelle tant les aspirations de Chateaubriand à voir se lever les orages que les visions illuminées d’un Toorop ou d’un Hodler.
La peinture de Masmonteil ne se prive pas de réactiver le paysage en lui faisant subir un véritable lifting plastique. Ses audaces chromatiques, voire ses incongruités iconographiques le bousculent de la meilleure façon. Et le paysage redevient ce lieu essentiel où tout peut arriver. Cet espace projectif dans lequel la peinture s’offre le luxe et la volupté d’exister, en toute liberté.

« Olivier Masmonteil, Pêcher l’eau », galerie Suzanne Tarasiève, 171, rue Chevaleret, Paris XIIIe, tél. 01 45 86 02 02, jusqu’au 14 octobre 2006.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°584 du 1 octobre 2006, avec le titre suivant : Les paysages de Masmonteil

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