Paris-3e

Les merciers, ces créateurs du luxe parisien

Musée Cognacq-Jay - Jusqu’au 27 janvier 2019

Par Lina Mistretta · L'ŒIL

Le 30 octobre 2018 - 291 mots

PARIS

Au XVIIIe siècle, les marchands merciers représentaient l’une des corporations parisiennes les plus importantes en nombre et les plus puissantes en matière de pouvoir.

Par sa nouvelle exposition consacrée à « La fabrique du luxe », la première sur le sujet, le Musée Cognacq-Jay fait découvrir au public ce personnage méconnu qu’est le mercier, véritable diffuseur d’art, à la fois négociant, importateur, designer, collecteur, faisant appel à d’autres corporations pour produire et commercialiser ses pièces d’art. Les merciers ont joué un rôle majeur dans l’essor de l’industrie du luxe à cette époque. Les plus puissants et les plus créatifs d’entre eux, tels Daguerre (fournisseur du garde-meuble de la Couronne), Lazare Duvaux (marchand du roi) et Joachim Hébert ont initié le goût et symbolisé le luxe parisien le plus raffiné. Pour illustrer leur commerce prestigieux, le musée a sélectionné et contextualisé une centaine d’œuvres d’art accompagnées de nombreux documents rares et d’archives. Dans ce foisonnement scénographique, on peut admirer des pièces exceptionnelles, notamment une paire de bras de lumière en bronze doré de François Rémond, deux rares encoignures réalisées par deux prestigieux maîtres ébénistes, l’une en laque du japon de Carlin, l’autre de Criaerd, mobilier que l’on retrouve souvent par paires dans le livre-journal de Devaux, un fauteuil estampillé Philippe Poirié, que l’on doit à la coopération d’un menuiser et d’un sculpteur, une commode de Weisweiler, qui représente ce que les ébénistes parisiens ont produit de plus parfait à cette époque. Pour faire face à la concurrence, les merciers ont développé des outils publicitaires avec le concours d’artistes inconnus ou renommés, tel Antoine Watteau. L’Enseigne de Gersaint, qui représente l’intérieur, idéalisé, d’une boutique, a contribué à établir la légende de l’artiste. D’abord support publicitaire, son tableau est devenu une œuvre d’art à part entière.

« La fabrique du luxe : Les marchands merciers parisiens au XVIIIe siècle »,
Musée Cognacq-Jay, 8, rue Elzévir, Paris-3e, www.museecognacqjay.paris.fr

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°717 du 1 novembre 2018, avec le titre suivant : Les merciers, ces créateurs du luxe parisien

Tous les articles dans Expositions

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque