Lyon

Les Lumières de la ville

Le Journal des Arts

Le 15 janvier 2013 - 428 mots

Une exposition à la fois érudite et accessible révèle un XVIIIe siècle entre ombre et lumière sur les rives du Rhône.

LYON - « Cette ville est une des moins intellectuelles des villes de France, parce que son génie industriel et mercantile se tourne tout entier vers le travail » : Alphonse de Lamartine, cité dans le catalogue, n’est pas tendre avec Lyon, au milieu du XIXe siècle. Le Musée d’histoire de Lyon consacre une exposition riche de près de 500 œuvres aux innovations et évolutions de la cité archaïque à la ville monderne. « Lyon au XVIIIe, un siècle surprenant ! » renverse les a-priori sur cette ville à l’esprit pragmatique sans éluder les problématiques sociales d’une cité fortement clivée.

Le parcours thématique est organisé en quatre grands axes : l’urbanisme, les figures du pouvoir, l’économie et la production, et enfin la vie intellectuelle. Entre 1700 et 1790, Lyon évolue très vite. D’une cité circonscrite aux rives de la Saône et à sa presqu’île, l’agglomération s’étend et gagne sur les marais, s’embellit sous l’impulsion de trois grandes figures, les architectes Soufflot, Morand et Perrache. Visionnaires, leurs projets d’agrandissement se concrétiseront vraiment au XIXe siècle, lorsque Napoléon se passionnera pour la ville. L’hôtel-Dieu, la Loge du Change, le Grand Théâtre, un nouveau pont sur le Rhône : ces projets, très bien documentés dans l’exposition, souligne l’extraordinaire activité urbanistique d’une ville où les luttes de pouvoir, bien que feutrées, sont acharnées. Entre l’Église, le Consulat et les représentants du roi, chacun réclame sa part d’un patrimoine très appréciable. Lyon est une ville riche, forte d’une place financière internationale. La banque et la haute finance côtoient l’industrie de la soie, mais aussi la faïence, l’orfèvrerie ou l’arquebuserie. Cette réussite économique a laissé relativement dans l’ombre une vie culturelle pourtant très présente. Opéra, théâtre, danse, débats intellectuels vifs, découvertes scientifiques font mentir Lamartine. La médecine est à la pointe de la recherche, l’Académie débat sur l’éducation et l’esclavage, dans le sillage de Voltaire et de Rousseau.

Plusieurs niveaux de lecture sont offerts aux visiteurs tout au long d’une muséographie généreuse en explications, rendant accessible le propos érudit de l’exposition.

LYON AU XVIIIe, UN SIÈCLE SURPRENANT !

Jusqu’au 5 mai, Musée d’histoire de Lyon, musées Gadagne, 1, place du Petit-Collège, 69005 Lyon, tél. 04 78 42 03 61, www.gadagne.musees.lyon.fr, du mercredi au dimanche, 11h-18h30.

Catalogue, Somogy-Éditions d’art, 296 p., 35 €.

Voir la fiche de l'exposition : Lyon au XVIIIe : un siècle suprenant !

LYON AU XVIIIe

Commissariat : Maria-Anne Privat-Savigny, conservatrice en chef du patrimoine, directrice des musées Gadagne

Nombre d’oeuvres : environ 500

Légende photo

Affiche de l'exposition « Lyon au XVIIIe : un siècle suprenant ! » au Musée d’histoire de Lyon, musées Gadagne , jusqu’au 5 mai 2013.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°383 du 18 janvier 2013, avec le titre suivant : Les Lumières de la ville

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