Les folies d’Elmar

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 21 novembre 2008 - 245 mots

Bizarres, étranges, voire incongrues, les sculptures en terre cuite émaillée du sculpteur autrichien Elmar Trenkwalder empruntent leurs formes inattendues au grotesque et au fantastique.

Si la démarche de l’artiste, partagée entre ornement et architecture, organicité et métamorphose, procède de la savante collusion du baroque et de l’expressionnisme, le caractère composite de ses compositions n’en est pas moins caractéristique d’une esthétique pleinement postmoderne.
La connotation immédiatement phallique des sculptures de Trenkwalder n’est pas seulement le fait qu’elles s’érigent puissamment à la verticale selon les canons les plus attendus de cet art mais parce que les jeux matériels et colorés de leurs surfaces renvoient à l’idée de corps. Mieux, à celle de la chair dans ce qu’elles s’offrent à voir parfois dans des tonalités d’incarnat très suggestif.
Fortes de références symboliques qui appellent des artistes aussi hallucinés que Kubin, Moreau ou Gaudí, les sculptures de Trenkwalder trouvent dans les espaces du Frac Alsace une place juste et pertinente. L’espace vitré de cette institution leur permet en effet de jouer de toutes les lumières du jour, aussi vibrent-elles de toutes leurs surfaces émaillées. Un élan vitaliste porte l’art de l’Autrichien dans une qualité inédite qui transforme ses sculptures en de troublants et inquiétants paysages quasi forestiers. Comme s’en font l’écho ses travaux sur papier, où le trait révèle pareillement des territoires aux confins intriqués du réel et du rêve.

Voir

« Elmar Trenkwalder », Frac Alsace, Agence culturelle d’Alsace
1, Espace Gilbert-Estève, Sélestat (67)
www.culture-alsace.org
jusqu’au 18 janvier 2009.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°608 du 1 décembre 2008, avec le titre suivant : Les folies d’Elmar

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