Les Environnementales, troisième

L'ŒIL

Le 1 juin 2004 - 435 mots

Pour cette troisième édition des « Environnementales », six artistes ont été invités à venir travailler à Tecomah, l’école de l’environnement et du cadre de vie de Jouy-en-Josas, en étroite collaboration avec les étudiants. Frank Morzuch, Sylvie de Meurville, Jacques Vieille, Jean-Luc Bichaud, Dennis Oppenheim et Dominique Kippelen se sont prêtés au jeu de cette biennale particulière. Car ici, l’art est au service de l’apprentissage. Les artistes proposent des projets susceptibles de dialoguer avec le lieu – un parc paysager de cent vingt hectares –, tout en permettant aux étudiants de mettre en pratique les techniques et les savoir-faire qui leur sont enseignés. L’exposition est voulue comme le résultat d’une aventure humaine et professionnelle entre des plasticiens et des élèves qui se spécialisent en horticulture, en art floral, se destinent à l’aménagement du paysage ou aux Travaux publics. L’artiste est une sorte de « client exceptionnel » pour les étudiants qui évaluent eux-mêmes la faisabilité des projets sur maquette, avant d’en assurer la réalisation technique. Au gré d’une promenade dans le parc, le visiteur découvrira donc six œuvres, dont la plus impressionnante est peut-être celle de Jacques Vieille, Ermitage, sorte de mirador surplombant le parc, qui offre une vision tour à tour voilée et dévoilée du paysage à celui qui entre dans la structure. Spectre, conçu par Jean-Luc Bichaud, suscite une réflexion sur le temps et les métamorphoses qu’il entraîne sur la nature. Une nature qui est ici détournée : au cœur d’un sous-bois, une « folie » abrite quatre cent soixante fleurs blanches, chacune placée dans une éprouvette remplie d’encre. Nourries de ce poison, les fleurs changent de couleur. Dominique Kippelen a, quant à elle, choisi le belvédère pour construire son pigeonnier. Une installation ludique et poétique, dans laquelle le visiteur peut entrer, regarder vivre les pigeons voyageurs, écrire un message et imaginer l’envol des oiseaux vers d’autres espaces, emportant le message vers son destinataire. Sylvie de Meurville s’inscrit davantage dans le langage du Land Art, tandis que Frank Morzuch et Dennis Oppenheim ont réfléchi autour du thème du jardin. Le premier avec un dessin végétal que l’on peut parcourir physiquement et dont la perception change sous le regard d’une caméra et de l’image vidéo qui en résulte – le jardin prend alors la forme d’une tortue sur laquelle marche le spectateur –, le second en installant un jardin « en kit » – peu convaincant –, fait de bassines en plastique en guise de fontaines et de plantes en pot sagement alignées.

« Les environnementales », JOUY-EN-JOSAS (78), Tecomah, parc paysager, chemin de l’Orme rond, tél. 01 39 67 12 00, 29 avril-2 juillet.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°559 du 1 juin 2004, avec le titre suivant : Les Environnementales, troisième

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