Photographie

Paris-20e

Les choix de Willy Ronis

Pavillon Carré de Baudouin - Jusqu’au 29 septembre 2018

Par Christine Coste · L'ŒIL

Le 29 août 2018 - 341 mots

PARIS

« Je n’ai jamais poursuivi l’insolite, le jamais vu, l’extraordinaire, mais bien ce qu’il y a de plus typique dans notre vie de tous les jours », rappelait Willy Ronis à propos de ses photographies.

Scènes de rue à Belleville ou de grève à l’usine Citroën dans les années 1930, amoureux de la Bastille ou terrasse du Café de Franceà l’Isle-sur-la-Sorgue : le regard émeut par sa capacité à rendre toujours aussi vivant ce qui l’a retenu malgré le temps écoulé. Un an à peine après la rétrospective Willy Ronis du Jeu de paume, au château de Tours, cette nouvelle traversée de l’œuvre ramène au talent de celui qui se définissait comme un « polygraphe ». Le positionnement diffère toutefois. À partir du fonds du photographe, la démarche en ces lieux s’appuie sur les six albums inédits constitués par le photographe à partir de sa propre plongée dans ses archives entamée en 1985 et achevée peu de temps avant sa disparition, en 2009. Leur édition est programmée chez Flammarion en septembre. Le propos fait par ailleurs la part belle à Paris, en particulier à Belleville et à Ménilmontant, quartiers de l’exposition, « deux éléments essentiels de ce que j’aime appeler la poésie de l’authenticité », disait Willy Ronis. Le photographe n’y vivait pas, mais il aimait à les parcourir à pied. Le Paris de Willy Ronis colle à la vie populaire, au monde ouvrier et à ses revendications, aux cafés, aux baisers ou gestes d’affection échangés. On ne se lasse pas de voir et de revoir ce qui a retenu son attention durant ces quelque soixante années de production en noir et blanc, où filtrent des portraits de son fils et de Marie-Anne, sa femme, dont le fameux Nu provençal réalisé en 1949 à Gordes. De nombreux inédits se glissent dans la sélection, qui n’oublie pas les icônes de l’œuvre ni de rappeler la place des autoportraits réalisés régulièrement par Willy Ronis dès son plus jeune âge, ou celle du nu, thème auquel une section spécifique est consacrée et où figure la dernière photo prise en 2002.

« Willy Ronis par Willy Ronis »,
pavillon Carré de Baudouin, 119, rue de Ménilmontant, Paris-20e, www.mairie20.paris.fr

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°715 du 1 septembre 2018, avec le titre suivant : Les choix de Willy Ronis

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