Les Brèves : Daumier, Le Rijksmuseum d’Amsterdam, "Des trésors cachés révélés"...

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 1 juin 1996 - 1116 mots

"Daumier et les gens de justice" rassemble 27 estampes et 2 sculptures à la Cour de cassation (5, quai de l’Horloge, 75001 Paris), jusqu’au 15 juin. De plus, 6 sculptures et un choix de dessins de Plantu font écho à ces caricatures du siècle dernier.

Le Rijksmuseum d’Amsterdam présente, jusqu’au 4 août, 83 œuvres graphiques des écoles italiennes du XIVe au XVIIIe siècle, signées Michel-Ange, Raphaël, Titien, del Piombo, del Sarto, le Corrège, Lotto, Vasari, le Guerchin, Cortone, Tiepolo, Piranèse, Canaletto… Toutes ces œuvres proviennent du Cabinet des estampes et des dessins du musée, qui a mené depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale une politique d’acquisition systématique. Après la mort de Van Regteren Altena en 1980, le Rijksmuseum s’est en outre enrichi de 66 feuilles de la collection personnelle de cet ancien directeur du Cabinet des estampes (1948 à 1962).

La grande exposition "Des trésors cachés révélés" (lire le JdA n° 12, mars 1995), présentée jusqu’au 31 mars au Musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg, est reconduite pour une durée de six mois dans une forme abrégée et sous un nouveau titre : "Peintures françaises des XIXe et XXe siècles des collections privées allemandes transférées durant la Seconde Guerre mondiale". L’Ermitage a sélectionné 57 tableaux parmi les 74 œuvres impressionnistes et post-impressionnistes déjà exposées, toutes saisies par l’Armée rouge en 1945. En outre, le musée et l’éditeur new-yorkais Harry N. Abrams – qui avait déjà obtenu l’exclusivité mondiale des droits de reproduction des 74 peintures – viennent d’annoncer qu’ils préparaient une exposition des dessins saisis dans les mêmes conditions, intitulée "Dessins de maîtres retrouvés : trésors des collections de l’Allemagne d’avant-guerre", qui se tiendra du 3 décembre au 31 mars 1997.

Les excès de la gourmandise au Mak de Vienne
Anorexie, boulimie et autres effets de l’excès de calories sont au centre de l’exposition "Feed and Greed" (Nourriture et avidité) qui se tient jusqu’au 28 juillet au Mak, le Musée d’art contemporain de Vienne. Le jeu consiste à distinguer les objets qui proviennent du répertoire scientifique – comme cette reproduction en plastique d’une langue humaine, réalisée en 1950 par le Musée de l’hygiène de Dresde – de ceux qui se rattachent au domaine de l’art. L’exposition présente pêle-mêle un Festin des dieux peint en 1558 par Frans Floris, où l’on voit les convives s’adonner à la gourmandise et à la luxure, un étrange clystère utilisé par le duc de Vienne en 1811, un biberon du XVIe siècle, ainsi que des œuvres de Jim Dine, Jana Sterbach, Marc Quinn, Mona Hatoum, Andreas Scharf, Pipilotti Rist…

Deux nouvelles expositions Monet sont en préparation aux États-Unis et en Grande-Bretagne. "Monet et la Méditerranée" devrait se tenir au Kimbell Art Museum de Forth Worth de juin à septembre 1997, et "Monet au XXe siècle" sera présentée au Boston Museum of Fine Arts de septembre 1998 à janvier 1999, puis à la Royal Academy de Londres de janvier à avril 1999. Cette dernière se veut la suite de "Monet in the Nineties", la grande exposition proposée il y a six ans au Boston Museum of Fine Arts, à l’Art Institute de Chicago et à la Royal Academy. Son commissaire, Paul Hayes Tucker, espère rassembler vingt-cinq tableaux, dont plusieurs pourraient être prêtés par le Musée Marmottan.

La collection Costakis sera exposée jusqu’au 4 août à la Haus der Kunst de Munich. Plus de cinq cents œuvres de l’Avant-garde russe seront présentées, le reste de la collection ayant dû être donné à la Galerie Tretiakov de Moscou par George Costakis pour obtenir l’autorisation d’en emporter avec lui une partie lorsqu’il quitta l’Union Soviétique en 1977. Après Munich, l’exposition ira en Finlande, puis au Musée d’art moderne de la Ville de Paris en 1997.

Le Musée Olympique de Lausanne reprend, jusqu’au 31 août, l’exposition "Anatomie de la couleur : l’invention de l’estampe en couleurs", déjà présentée à Paris, à la Bibliothèque nationale de France (lire le JdA n° 24, avril). Cent vingt chefs-d’œuvre montrent comment et pourquoi la gravure en couleurs a été inventée au XVIIIe siècle : du coloriage à l’impression, puis l’invention de la trichromie, l’exploitation du procédé…

L’Expressionnisme, de l’affirmation à la diffamation
Pour célébrer le cinquantième anniversaire de la donation du collectionneur Joseph Haubrich, le Musée Ludwig de Cologne expose, du 1er juin au 25 août, quatre cents peintures, sculptures et œuvres graphiques datant de 1905 à 1937, depuis la fondation du Brücke jusqu’à l’exposition organisée par les nazis autour de l’"Art dégénéré" (Entartete Kunst). En plus de la collection Haubrich, cette exposition, intitulée "Les expressionnistes, de l’affirmation à la diffamation", accueille des prêts de musées de Berlin et de Brême, du Kirchner Museum de Davos et de la Städtische Galerie im Lenbachhaus de Munich. La section peinture comprend des tableaux d’artistes du Brücke (Kirchner, Schmidt-Rottluff, Nolde…), du Blaue Reiter (Kan­dinsky, Jawlensky, Marc, Macke…), de la Nouvelle objectivité (Grosz, Dix, Beckmann, Ludwig Meidner…), mais aussi de Kollwitz, Henkel, Peschtein, von Werefkin… La section sculpture rassemble soixante-dix œuvres de Lehmbruck, Marcks, Belling, Wauer, Seger, Mataré, Sintenis, Scherer et, de nouveau, Kirchner et Schmidt-Rottluff.

La "longue flânerie" de Marc Riboud
Nul autre photographe français ne s’est autant intéressé à la Chine que Marc Riboud, membre de l’agence Magnum. Depuis le milieu des années cinquante jusqu’à aujourd’hui, du "grand bond en avant" à l’essor du capitalisme, de la révolution culturelle à la fin de l’ère maoïste, il a rassemblé une foison d’images, véritable mémoire de ce pays. Trois albums sont déjà parus. Un dernier ouvrage, accompagnant une rétrospective de 140 images, clôt aujourd’hui cette "longue flânerie". Tous deux témoignent à la fois de la brutalité des changements récents et de la permanence d’attitudes, de comportements ancestraux.
Marc Riboud, "Quarante ans de photographie en Chine, 1956-1996". Exposition jusqu’au 29 juillet au Centre national de la photographie-Hôtel Salomon de Rothschild, 11, rue Berryer 75008 Paris, tlj sauf mardi, 12h-19h. Ouvrage publié par les éditions Nathan, 176 p., préface de Jean Daniel, 320 F.

Keiichi Tahara est exposé du 6 juin au 13 juillet à la galerie Baudoin Lebon, 38, rue Sainte-Croix- de-la-Bretonnerie 75004 Paris. Le photographe y présente des œuvres spécialement créées pour cette exposition, dans le droit fil de ses créations récentes où il diversifie les supports. À côté d’une installation de plaques de verre, il montre des tirages sur pierre, aluminium et étoffe.

Gilles Gerbaud, diplômé de l’École nationale supérieure des beaux-arts, a étudié dans des ateliers aussi différents que ceux de Georges Jeanclos, Leslie Hamilton ou Pierre Buraglio. Son travail se nourrit de ces diverses influences. À l’aide d’un "char à lampe", il construit dans le paysage des tracés lumineux, qu’il fixe en noir et blanc sur sa pellicule photosensible. Galerie Françoise Paviot, 57, rue Saint-Anne, 75002 Paris, jusqu’au 12 juillet.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°26 du 1 juin 1996, avec le titre suivant : Les Brèves : Daumier, Le Rijksmuseum d’Amsterdam, "Des trésors cachés révélés"...

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