Les bons remèdes des Antonins

L’ultime manifestation de cette série porte sur la mission première des moines actifs alors : l’hospitalité et les soins apportés aux malades. L’abbaye a en effet été fondée pour abriter les reliques de saint Antoine, rapportées de Constantinople par des nobles du Dauphiné. Selon la légende, elles avaient le pouvoir de soigner le fléau de l’époque, le mal des ardents. L’aura du saint et les vertus supposées de ses reliques firent de l’abbaye un haut lieu de pèlerinage sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Tout au long du Moyen Âge le site accueillit ainsi quantité de pèlerins et des malades souffrant d’ergotisme. Les Antonins s’imposèrent rapidement comme un des ordres religieux les plus puissants d’Occident et parmi les plus actifs dans les missions de charité et d’hospitalité. Les bâtiments affectés à cette tâche dans le cœur spirituel de l’ordre, Saint-Antoine-l’Abbaye, ont hélas disparu. À travers des manuscrits, des traités de botanique, mais aussi des tableaux et des estampes, l’exposition lève le voile sur ce patrimoine disparu. Le parcours analyse la philosophie caritative du site ainsi que son architecture originelle. Une œuvre textile exceptionnelle, la Tenture aux tourterelles avec saint Antoine, permet par exemple d’imaginer la beauté de son décor à son apogée. Des instruments de chirurgie et des planches botaniques attestent par ailleurs des connaissances médicales avancées des Antonins et de la qualité des soins prodigués jadis entre ces murs.