Leblon

Par Manou Farine · L'ŒIL

Le 28 janvier 2008 - 257 mots

Guillaume Leblon prend ses quartiers au domaine de Kerguéhennec avec une série de productions nouvelles. Après les monographies de Dijon, Düsseldorf et Rochechouart, la transformation de l’essai est d’autant plus attendue que quelques prix et un relatif emballement du marché précèdent désormais le discret et brillant trentenaire. C’est que Leblon s’est fraîchement imposé sur le devant de la scène française en jouant d’une grammaire sobre et sensuelle volontiers adossée à l’architecture.

On l’a ainsi vu faire transpirer des nappes de brouillard par les plinthes d’un espace d’exposition, reproduire un mur nu en papier-peint, installer un leurre d’escalier dans sa galerie, emboîter des modules au sol ou au plafond, suspendre un arbre factice ou encore envelopper de bandes blanches suintantes un énorme cube. En quelques années, le vocabulaire hiératique s’est étoffé : perversions d’échelles, transactions évasives entre les éléments architecturaux, inversions de matériaux et de fonctions, les opérations que goûte Leblon partagent comme une théâtralisation stylisée des formes et des espaces.
Cet hiver encore, il brouillait les pistes à la galerie Jocelyn Wolff. Une ébauche de puits, un coffre en bois, de longues lamelles de verre arqueboutées au mur, chaque élément de ce paysage domestique tardait à se décider, qui de la maquette, du document, de la ruine, de l’esquisse ou de la sculpture. Une manière subtile de poursuivre l’examen ambigu des modes et processus de productions. À l’image des Maisons sommaires  attendues à Kerguéhennec.

Voir « Guillaume Leblon », domaine de Kerguéhennec, centre d’art contemporain, Bignan (56) tél. 02 97 60 44 44, jusqu’au 6 avril 2008.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°599 du 1 février 2008, avec le titre suivant : Leblon

Tous les articles dans Expositions

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque