Le succès du Getty

L'ŒIL

Le 1 mars 2004 - 394 mots

Six ans après son ouverture, le château blanc construit par l’architecte Richard Meyer sur les hauteurs de la Cité des anges (qui coûta 1,3 milliard de dollars) a reçu plus de sept millions de visites. « Nous avons gagné le respect de visiteurs qui ne viennent pas seulement au musée pour une exposition, l’école ou la bibliothèque. Le Getty a aussi l’attrait d’un parc d’attractions », se réjouit Paul Walsh, un des conservateurs. Après un trajet en petit train qui surplombe le flux continu des voitures qui traversent L. A. du nord au sud, on découvre une place de plus de 130 000 m2, dans l’esprit d’une « piazza » italienne. Son architecte Robert Irwin veut « que le public reconnaisse ce lieu comme un environnement sculptural, qu’ille trouve assez convivial pour s’étendre sur l’herbe, car c’est un jardin à utiliser ». Depuis les mauvaises langues disent que l’on va au Getty pour le point de vue imprenable sur la ville, des montagnes de San Gabriel jusqu’à l’océan plutôt que pour les collections et les expositions. Pourtant la mission essentielle du Getty reste l’éducation. Le bâtiment vieillit très bien, les pierres fossilisées de couleur beige venues de Tivoli reflètent à merveille la lumière crue du sud californien. Le musée lui-même comprend cinq pavillons.
On peut découvrir les collections de manière chronologique depuis le Moyen Âge jusqu’au début du xxe siècle ou changer de pavillons ; profiter des espaces extérieurs pourvus de trois fontaines à l’ombre de cyprès mexicains ou du jardin de cactus. Les points forts du Getty sont les collections d’enluminures et de photographies. Deux expositions actuellement en font la preuve : côté photo se découvre une exposition consacrée aux derniers achats avec des chefs-d’œuvre d’Eugène Atget, Brett Weston, William Garnett, et Milton Rogovin. Les amoureux de l’enluminure seront comblés par l’exposition de manuscrits monastiques depuis l’an 800 jusqu’à 1200. La collection permanente souvent décriée pour son manque de cohérence reste exceptionnelle avec des œuvres de Schongauer, Mantegna, Pontormo, Bouts, Saenredam, La Tour, Poussin, Greuze, Géricault, Millet, Renoir et surtout L’Entrée du Christ à Bruxelles de James Ensor qui mérite le détour par la côte Ouest.

« Photographers of genius » à partir du 16 mars ; « Monastic manuscripts, 800-1200 » à partir du 25 mars, LOS ANGELES (États-Unis), J. Paul Getty Museum, 1200 Getty Center Dr, tél. 001 310 440 7360, egetty@getty.edu

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°556 du 1 mars 2004, avec le titre suivant : Le succès du Getty

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