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Le Salon du Meuble, cuvée 2000

L'ŒIL

Le 1 avril 2000 - 495 mots

Chaque printemps, les amateurs de design convergent à Milan pour célébrer la grand messe du Salon international du Meuble. Rendez-vous obligé là où se font et se défont les réputations et les affaires. Normal, le design made in Italy est le plus exporté au monde et c’est là que les créateurs viennent rencontrer les industriels et les firmes dont le savoir-faire est encore (mais jusqu’à quand ?) le meilleur. Le Salon du Meuble de Milan est une vitrine : 140 pays viennent y présenter leur mobilier sur 200 000 m2. Son ouverture à la création mondiale fait que l’on peut aussi bien y découvrir que y redécouvrir les innovations, les tentatives, les succès mais aussi les futures tendances. On y prend chaque année la température mondiale du marché du design. On y célèbre les réussites avec de petites rétrospectives en hommage aux « maîtres » (Achille Castiglioni ou Gio Ponti récemment) dont les produits sont devenus des classiques. On y présente les espoirs, ceux qui prendront la relève, démontrant ainsi que Milan reste le fer de lance du design grâce à sa flexibilité, à ses systèmes très habiles de production, à sa sensibilité et son écoute permanente des nouveaux comportements. Les marques italiennes comme Cassina, Alessi, Cappelini, Driade, Kartell, B & B, Sawaya & Moroni, Zanotta, Poltronova, Magis... offrent leurs dernières trouvailles avec fierté. Les firmes phares étrangères aussi, comme les allemandes Authentics et Vitra. Le nouveau design se déplace toutefois toujours plus au Nord. Beaucoup de Scandinaves (les Danois), de Hollandais (Droog Design), mais les Allemands sont toujours dominés par le maître de la lumière Ingo Maurer et par Constantin Grcic. Les Anglais restent les vedettes, et nous, nous avons notre Starck national bien sûr. Chaque année a son alibi culturel, le petit « plus » qui démontre que le mobilier a un vrai pouvoir de communication. Cette fois-ci le projecteur est mis sur une initiative de Spazio Milano : une exposition où le médiatique Achille Bonito Oliva a réuni des artistes de provenances très diverses, autour du thème « Stanze e Segreti » (Les Chambres et les Secrets). Une exposition interdisciplinaire, ce qui est du dernier chic. Ainsi Peter Greenaway propose une installation autour de sa vieille idée de l’eau : bains, ablutions aussi bien que noyades. Emir Kusturica nous fait revivre son Underground par un métro. Robert Wilson n’étonnera personne avec ses images de rêve éveillé. Spoerri montre une modeste chambre d’hôtel où il a conçu un de ses tableaux-pièges. Yoko Ono nous met devant une partie d’échecs. Les Kabakov, Ben Jacober et Yannik Vu, Pistoletto et Ghada Amer brodent chacun à leur façon autour du concept de l’habitat au sens le plus vaste, dans une mise en espace du très talentueux Denis Santachiara. Dommage que, dans cette manifestation synonyme de découverte et où s’exhibent chaque année les créateurs les plus novateurs, on ait choisi une exposition au goût de déjà vu.

MILAN, Fiera di Milano, Salone internazionale del Mobile, 11-16 avril.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°515 du 1 avril 2000, avec le titre suivant : Le Salon du Meuble, cuvée 2000

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