Art moderne

Le retour à l’ordre du Centre Pompidou

Par Bénédicte Ramade · L'ŒIL

Le 26 juillet 2007 - 359 mots

Depuis le mois de février, les collections d’art moderne ont retrouvé leur public au cinquième étage du Centre Pompidou. L’accrochage vient à point nommé célébrer les trente ans de Beaubourg…

Enfin ! Après deux années d’alternance et autant d’expositions thématiques, de « Big Bang » au « Mouvement des images », la collection du Musée national d’art moderne et du Centre de création industriel (CCI) occupe désormais intégralement les quatrième et cinquième étages du Centre Pompidou à Paris. Le plus vaste, totalisant 5 500 m2 à l’avant-dernier étage du bâtiment, est dévolu à la création de la première moitié du xixe siècle, des fauves aux années 1950, de la peinture au design, de la sculpture à l’architecture, tandis que l’autre plateau accueille depuis le début du mois d’avril l’accrochage contemporain.

Portraits et dialogues
Cette collection a ceci de particulier qu’elle réunit de nombreux ensembles monographiques. On pense bien sûr aux fameux ateliers du surréaliste Breton et aussi du sculpteur Brancusi, mais ceux de Jean Arp, d’Alberto Giacometti, des époux Delaunay ou encore celui de Matisse ne sont pas en reste. Au visiteur alors de remonter l’histoire de l’art.
Si le futurisme n’est représenté dans la collection que par un bal peint par Gino Severini et une automobile en mouvement de Luigi Russolo, le visiteur peut se régaler avec la présentation soignée d’un Carré noir et des Ornements suprématistes immaculés dans la salle réservée à Kazimir Malevitch.
L’exposition, feutrée et appliquée, ménage aussi de belles rencontres, des dialogues entre Calder et Miró, Braque et Picasso bien sûr, mais aussi Laurens et Gris pour des années cubistes qui réservent à l’amateur une magnifique tête sculptée par Laurens en 1918.
Le parcours, même interrompu par des traverses dévolues à des revues d’avant-garde au graphisme libre et impertinent, conserve une certaine raideur historienne, sans que cette dernière soit désagréable. Ces derniers temps, nombreuses sont les expositions à se cantonner à l’effet, à enfiler les chefs-d’œuvre. Ici la rigueur scientifique double un parcours chronologique traditionnel afin de ménager des espaces qu’on ne peut traverser au pas de course. De l’anticonsommation en quelque sorte même si Alfred Pacquement, directeur du Musée et commissaire de l’accrochage contemporain, espère de son côté, une visite « spectaculaire ».

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°591 du 1 mai 2007, avec le titre suivant : Le retour à l’ordre du Centre Pompidou

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