Art moderne

Paris-7e

Le prodige Beardsley enfin à Orsay

Musée d’Orsay

Par Isabelle Manca · L'ŒIL

Le 24 novembre 2020 - 309 mots

PARIS

Qui l’eût cru ? Il n’y avait jamais eu d’exposition d’envergure consacrée à Aubrey Beardsley en France.

Le Musée d’Orsay comble cette lacune pour la plus grande joie des fans de ce dandy emblématique de l’Angleterre fin de siècle. Beardsley fait en effet partie de ces artistes indissociables d’une époque. Son coup de crayon reconnaissable entre tous, mais surtout son univers vénéneux, érotique et anticonformiste ont fait de lui une icône de la société victorienne décadente. De son vivant, il était d’ailleurs déjà perçu comme un phénomène et considéré comme l’illustrateur le plus original de son temps. Un statut d’icône encore renforcé par sa disparition prématurée à 25 ans seulement, une disparition brutale qui l’a définitivement propulsé au rang des comètes de l’histoire de l’art. Cette carrière incroyablement brève, qui dura moins de sept ans, fut pourtant intense et émaillée de succès autant que de scandales. Ses dessins nerveux, transgressifs, exclusivement en noir et blanc, puisant autant aux sources des vases antiques que du japonisme et du symbolisme, ont en effet été diffusés à très large échelle dès ses débuts. Le parcours décrypte la trajectoire de cette étoile filante en trois grands chapitres. La première séquence analyse la construction de son image de dandy et détaille ses créations précoces, encore largement tributaires des préraphaélites, ainsi que sa première grande commande Le Morte d’Arthur, qui lui offre une reconnaissance instantanée. Le deuxième chapitre se focalise sur son œuvre phare, les célèbres dessins réalisés pour illustrer le Salomé d’Oscar Wilde. Une consécration au parfum de scandale qui le propulse directeur artistique de la revue The Yellow Book, mais le conduit ensuite à l’exil en France. Le parcours s’achève sur une facette moins connue de son travail, et il est vrai nettement moins intéressante, son obsession pour les gravures libertines et ses dessins burlesques d’un goût douteux pour la comédie paillarde Lysistrata.

« Aubrey Beardsley (1872-1898) »,
Musée d’Orsay, 1, rue de la Légion-d’Honneur, Paris-7e, www.musee-orsay.fr

Thématiques

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°739 du 1 décembre 2020, avec le titre suivant : Le prodige Beardsley enfin à Orsay

Tous les articles dans Expositions

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque