Le principe ornemental de Félix Bracquemond

L'ŒIL

Le 1 juin 2005 - 252 mots

Félix Bracquemond (1833-1914) est surtout connu pour son œuvre gravé. Mais on sait moins qu’il joua un rôle important dans le renouveau des arts décoratifs, essentiellement la céramique (il dirige l’atelier de recherche de la manufacture Haviland de 1872 à 1881), mais aussi le mobilier, la tapisserie, la broderie, l’orfèvrerie, le verre, la reliure. Contrairement aux décorateurs et céramistes « de profession » davantage liés aux contraintes du métier, il agit en artiste, s’appuyant sur une réflexion théorique originale et profonde qu’il exprime dans de nombreux écrits, notamment dans son ouvrage de 1885 Du dessin et de la couleur. S’appuyant sur une solide formation positiviste et sur une pratique de la gravure attentive à ses moyens matériels (morsure, encrage, blanc du papier, qualités de l’épreuve), Bracquemond dégage un « principe ornemental » valable pour tous les arts visuels. Ce principe induit la répartition des ombres et des lumières à la surface (et non en profondeur, selon l’habituel système illusionniste), le respect des matériaux et le travail visible de la main, enfin le peu d’importance du sujet, qui n’est jamais qu’un prétexte. Il trouvera ses motifs, le plus souvent, dans le monde animalier et végétal, à l’instar de ces graveurs japonais dont il est le principal découvreur vers le milieu du siècle, et qui dès les années 1870 lui inspirent des recherches bien proches de l’Art nouveau.

« Félix Bracquemond et les arts décoratifs. Du japonisme à l’Art nouveau », LIMOGES (87), musée Adrien-Dubouché, 8 bis place Winston Churchill, tél. 05 55 33 08 50, 6 avril-4 juillet.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°570 du 1 juin 2005, avec le titre suivant : Le principe ornemental de Félix Bracquemond

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