Le passage du temps

Quelles sont les techniques utilisées ? Quelles sont les limites de l’intervention ? Faut-il conserver certaines dégradations comme des témoins du temps ou bien retrouver à tout prix l’esthétique originelle ?

Dans le parcours des collections permanentes de l’ancien hôtel particulier, quelques œuvres restaurées dont L’Ânesse du prophète Balaam de Rembrandt interrogent les méthodes et la définition juste d’une restauration... qui ont maintes fois varié au cours des siècles. Ainsi, sur la toile du maître hollandais datée de 1626, les vernis ont été allégés et les repeints antérieurs, retirés. Les premiers avaient été posés comme couche protectrice, mais ont jauni depuis, rendant les couleurs illisibles. Ils sont allégés, mais jamais entièrement éliminés pour ne pas atteindre la couche picturale d’origine. En revanche, les repeints avaient été réalisés non pas pour combler des lacunes, mais pour donner une atmosphère sombre et brumeuse à l’œuvre de Rembrandt. Après restauration, l’œuvre s’est révélée plus lumineuse. D’autres dégradations sont plus simplement dues à l’usure des matériaux, comme la déformation de la planche de bois, le noircissement des plâtres et l’oxydation des feuilles d’or.
Le parcours propose ainsi une première approche des techniques de restauration, des problématiques qu’elle soulève et des polémiques qu’elle déclenche parfois.