Le naturel d’Annibal Carrache

L'ŒIL

Le 1 octobre 1999 - 268 mots

Les manuels d’histoire de l’art vous diront tous qu’en Italie, autour de 1600, deux grandes réformes mettent fin au maniérisme : celle de Caravage et celle des Carrache qui, s’appuyant sur les grands modèles de la Renaissance, de l’Antiquité, et sur l’étude de la nature, jettent les bases d’un classicisme qui se développera, parallèlement au baroque, tout au long du siècle. Ne vous contentez surtout pas de ce schéma, et offrez-vous la lecture du passionnant Annibal Carrache, portrait de l’artiste en jeune homme de Roberto Zapperi. Où vous comprendrez le génie du jeune homme en question, et la complexité de ses recherches. Frère d’Augustin et cousin de Ludovic, Annibal (1560-1609) est la personnalité dominante de cette famille de peintres, actifs tout d’abord à Bologne. Ses débuts sont marqués par une attention très soutenue à la réalité, qui passe par une pratique intensive du dessin d’après nature. Cet exercice est au centre de l’Académie que les Carrache ouvrent à Bologne vers 1582. Il est aussi décisif dans la formation du style des trois artistes, et en particulier d’Annibal. Lorsqu’il délaisse les sujets naturalistes de ses débuts pour forger ce style noble et fastueux qui triomphera dans le décor de la Galerie Farnèse, la leçon du dessin d’après nature continue de porter ses fruits, conférant à ses œuvres religieuses ou mythologiques une impression de réalité et un naturel très nouveaux à l’époque. Mais c’est bien sûr dans les dessins que ces qualités sont le plus évidentes. La National Gallery présente une sélection de 95 feuilles, pour la première exposition monographique sur l’artiste.

WASHINGTON, National Gallery of Art, 26 septembre-9 janvier.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°510 du 1 octobre 1999, avec le titre suivant : Le naturel d’Annibal Carrache

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