Le meilleur de la collection Barbier-Mueller

Par Laure Meyer · L'ŒIL

Le 29 mai 2008 - 326 mots

Difficile de choisir. Tout est remarquable dans l’exposition organisée au musée Jacquemart-André par le musée Barbier-Mueller de Genève.

C’est en effet la première fois que Jean-Paul Barbier-Mueller accepte de prêter en même temps tous ses chefs-d’œuvre, les cent pièces les plus exceptionnelles figurant dans ses collections d’Afrique et d’Océanie. De ce parcours insolite, tout objet de deuxième ordre a été éliminé, il ne reste plus que ceux qui laissent sans voix.
Le Sceptre au cavalier, chef-d’œuvre absolu de la collection selon son propriétaire, a été fondu en cuivre à Ifé, ville sainte du Nigeria, aux xiie-xiiie siècles. Placés au sommet du sceptre, le cavalier et son cheval font honneur au bronzier qui a réalisé les moindres détails de cet ensemble d’une extrême finesse. Le visage est énergique, mais on y retrouve les striures de la face habituelles à Ifé. Qui est ce cavalier : prince, homme de cour, messager  ? On ne sait pas. Pas plus qu’on ne sait qui était à l’origine de cette Tête féminine d’Ifé en terre cuite (xiie-xive siècles), chef-d’œuvre de sensibilité mélancolique.
Les objets usuels eux-mêmes se font œuvres d’art, cuillers sculptées et surtout cet extraordinaire Soufflet de forge du Gabon. Posé sur le sol, il recevait par ses larges orifices l’air qui était ensuite expulsé vers le foyer. Dressé maintenant à la verticale, mystérieuse figure anthropomorphe, il séduit et garde son mystère.
Après l’art africain, aux volumes denses, l’art océanien étale sa fantaisie déconcertante, tout en contrastes. Certains visiteurs apprécient les formes épurées de la Coupe anthropomorphe des îles Fidji ou la Figurine féminine de Nukuoro. D’autres préfèrent la rare puissance des œuvres symboliques, la Sculpture de faîtage maléfique dominant une maison des hommes en Nouvelle-Guinée. Mais la longue série des Sculptures malagan de Nouvelle-Irlande, leur imbrication de motifs sculptés aux sombres profondeurs rouges rallient tous les suffrages.

Voir

« Art d’Afrique et d’Océanie. Chefs-d’œuvre de la collection Barbier-Mueller », musée Jacquemart-André, 158, boulevard Haussmann, Paris VIIIe, www.musee-jacquemart-andre.com, jusqu’au 24 août.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°603 du 1 juin 2008, avec le titre suivant : Le meilleur de la collection Barbier-Mueller

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