Le Gallia, du XIXe à aujourd’hui

L'ŒIL

Le 1 juin 2003 - 372 mots

Construit en 1852 dans la tradition des petits théâtres à l’italienne, Le Gallia, en plein cœur de Saintes, a été pendant plusieurs décennies détourné de sa fonction première pour être exploité en salle de cinéma. Après vingt-quatre mois de chantier, le lieu est redevenu théâtre. La reconstruction du monument a été confiée à l’agence d’architecture et de scénographie Babel, fondée en 1977 par Michel Seban, rejoint ensuite par Élisabeth Douillet et Bernard Mauplot. Avec une vingtaine de projets culturels à son actif (théâtre, musée, médiathèque d’Orange, théâtre de Rouen, seconde salle de l’opéra Bastille à Paris...) et des collaborations importantes dans diverses réalisations scénographiques – avec Claude Vasconi pour L’Onde, le centre culturel de Vélizy, Jean Nouvel pour l’opéra de Lyon et l’auditorium de l’Institut du monde arabe –, sans oublier la scénographie d’expositions, Babel a déjà de solides références. Pour le théâtre de Saintes, l’enjeu était de réussir une architecture très contemporaine, fonctionnelle et chaleureuse, en gardant l’esprit patrimonial du lieu et, bien sûr, intacte la façade du xixe siècle ainsi que la terrasse ornée de statues qui offre une vue dominante sur la ville. Un défi difficile à relever compte tenu de la taille du théâtre, dont les proportions ont été conservées à l’identique. Pour apporter une solution à ce problème d’espace, les architectes ont joué sur la hauteur, avec au plafond une sorte de nuage qui sera éclairé différemment selon les spectacles et les ambiances, petite touche blanche ou colorée flottant au-dessus d’une salle aux tonalités de bruns, de gris, de noirs et aux matières contrastées, entre la dureté du béton brut et la douceur du velours. D’une capacité de cinq cent dix places, la salle offre une visibilité parfaite à tous les spectateurs avec une disposition entièrement frontale, la largeur de la salle correspondant à la largeur utile de la scène. Pour Michel Seban, « la rencontre entre un programme contemporain et ce patrimoine historique était l’occasion rare de produire une modernité fortement nourrie des traces d’un passé collectif ». Pari réussi : dans son enveloppe de cuivre vert patiné, avec ses volumes élégants et épurés, le bâtiment a retrouvé charme et convivialité.

SAINTES (17), théâtre Le Gallia, 67 bis cours National, tél. 05 46 92 10 20.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°548 du 1 juin 2003, avec le titre suivant : Le Gallia, du XIXe à aujourd’hui

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