Le fer forgé, de Gargallo à Caro

L'ŒIL

Le 1 juillet 1999 - 228 mots

Matériau industriel, symbole de modernité, le fer avait eu raison de la noblesse de la pierre dans l’architecture du XIXe siècle. Son introduction dans la sculpture moderne aura, de même, une portée révolutionnaire.

Dès 1912, Picasso réalise ses premiers assemblages de tôle, mais c’est surtout dans les années 20 et 30 que les artistes vont explorer les innovations syntaxiques autorisées par les propriétés et les techniques du fer. L’attaque directe du métal – découpe, pliage, rivetage, soudure – permet la spontanéité d’une véritable « écriture dans l’espace ». L’image se décompose en signes à travers un jeu de construction spatiale. Les plans superposés, le profil des plaques, le « graphisme » des tiges organisent distinctement ombre et lumière, surface et profondeur, et enserrent des volumes vides. Les notions traditionnelles de masse et de volume sont ainsi abolies au bénéfice de structures « transparentes » qui incorporent, en l’articulant, l’espace lui-même. Sculpture ouverte donc, et ouverte à de multiples possibilités, de la récupération au collage. À travers une centaine de pièces, cette exposition retrace l’histoire de la sculpture en fer forgé, où se sont illustrés bon nombre des plus grands sculpteurs du siècle : González, bien sûr, mais aussi Gargallo, Calder, Pevsner, Jacobsen, Chillida, et plus près de nous, Tinguely, Soto ou Caro.

CALAIS, Musée des Beaux-Arts et de la Dentelle et Galerie de l’ancienne Poste, jusqu’au 30 septembre.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°508 du 1 juillet 1999, avec le titre suivant : Le fer forgé, de Gargallo à Caro

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