Portugal

L’art renaissant de Jean V

Un art sous influence au XVIIIe siècle

Le Journal des Arts

Le 1 janvier 1995 - 385 mots

L’exposition \"Jean V\" offre un aperçu restreint mais pertinent du renouveau artistique – inspiré des modèles importés de Rome et transmis par les artistes italiens venus au Portugal – qui s’épanouit sous le règne de Jean V le Magnanime (1706-1750), protecteur des lettres et des sciences.

LISBONNE - Les immenses richesses provenant des territoires d’outremer, l’ambition sans bornes du souverain, le rôle joué par ses ambassadeurs auprès du Saint-Siège ont permis au Royaume du Portugal de tisser des liens étroits avec des artistes et des artisans renommés.

Les grandes commandes de Jean V pour les églises constituent la première partie de l’exposition. Les peintres qui y figurent sont des figures marquantes du XVIIIe siècle romain : Pietro Bianchi, Sebastiano Conca, Corrado Giaquinto, Agostino Masucci, Giovanni Odazzi, Pietro di Pietri, Giacome Zoboli.

Avec les peintures commandées au Piémontais Giorgio Domenicho Duprà et aux Français Étienne Stephanus Parrocel et Pierre-Antoine Quillard, les œuvres de tous ces peintres furent déterminantes dans l’évolution de la peinture portugaise, parallèlement à l’influence exercée par les grandes statues de Mafra sur la sculpture, avant qu’Alessandro Giusti ne forme au Portugal une nouvelle génération de sculpteurs locaux.

La seconde partie est consacrée aux commandes pour les églises, dont les productions, marquées par le goût traditionnel des destinataires, semblent moins aptes à accueillir les nouveautés d’alors. C’est l’occasion de découvrir des peintres comme Jeronimo da Silva, José da Costa Negreiros, Bernardo Pereira Pegad, Francisco Pinto Pereira, Manuel José Gonçalves ou Laurenço Da Cunha.

La majorité des peintres actifs à l’époque de Jean V sont représentés, avec des chefs-d’œuvre comme l’exceptionnelle Notre-Dame du Bon Voyage attribuée à Manuel José Gonçaoves, dans l’église de Notre-Dame de la Pitié à Santarem, ou bien la Sainte Famille de Viera, de 1730, au palais national de Mafra.

La troisième partie est réservée aux commandes privées et illustrée par les portraits royaux, dans le style de cour adopté par la plupart des monarchies européennes, avec la reproduction idéale de ce qu’aurait pu être un mur tapissé de tableaux dans une noble demeure de l’époque.
Il faut souligner enfin que toutes les œuvres exposées ont fait l’objet d’une restauration soignée, d’autant plus appréciée que l’état de conservation des peintures conservées dans les dépôts de Mafra est souvent déplorable.

\"Jean V\"

Instituto Portugues do Patrimonio Arquitectonico et Arqueologico, Lisbonne, jusqu’au 26 février 1995

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°10 du 1 janvier 1995, avec le titre suivant : L’art renaissant de Jean V

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