Art contemporain - Centre d'art

L’art grandeur nature

Domaine de Chaumont-sur-Loire - Jusqu’au 30 octobre 2022

Par Stéphanie Lemoine · L'ŒIL

Le 28 juin 2022 - 383 mots

CHAUMONT-SUR-LOIRE

Destination incontournable pour tous les amateurs de jardins, le domaine de Chaumont-sur-Loire est aussi, depuis quinze ans, un lieu ouvert à la création artistique contemporaine.

Sous l’œil aiguisé de Chantal Colleu-Dumond, sa directrice, le parc historique, le château et les bâtiments composant autrefois la ferme se sont enrichis au fil du temps d’œuvres in situ de grande qualité, signées par El Anatsui, Eva Jospin, Pascal Convert, Henrique Oliveira ou Chiharu Shiota. À ce parcours, déjà dense, la saison d’art 2022 ajoute une moisson d’œuvres nouvelles, pour certaines pérennes, pour d’autres exposées de manière temporaire. Convoquant tous les styles et tous les médiums, de la peinture à l’art génératif, elles orchestrent une circulation entre les différents espaces du domaine et forment un jeu d’échos subtil entre dedans et dehors, entre nature et patrimoine, entre passé et présent. La galerie numérique inaugurée cette année dans l’étage supérieur du château en offre un exemple en accueillant un panorama abstrait de Davide Quayola conçu à partir des fleurs du jardin, en hommage à l’impressionnisme et à Claude Monet. De la nature et de sa représentation, il est aussi question dans l’exposition logée dans les galeries hautes. Dédiée à Jean Le Gac, celle-ci rassemble sous une même attention au paysage les différentes facettes d’un artiste un peu oublié, tendu entre peinture, écriture et photographie. Le végétal est tout aussi omniprésent chez Stéphane Guiran, qui signe une magnifique installation en hommage aux ormes, ou chez Katarzyna Kot-Bach, dont les Roues de l’existence font d’un assemblage de branches et de feuilles les symboles du cycle de la vie. Quant aux créations de Christiane Löhr présentées dans la galerie du Porc-Épic, l’office et la tour du Roi, elles offrent leurs frêles architectures de graminées en contrepoint à la robustesse de la pierre alentour. Cette ode à la nature se prolonge dans le parc, au milieu des séquoias, des pins et des cèdres. Sur l’un d’entre eux, John Grade a accroché un Réservoir semblable à un lustre et fait pour recueillir l’eau dans ses gouttelettes. Plus loin, Alison Stigora déploie sur le sol un Flux de bois brûlé. L’ensemble compose un paysage sensible et affectif qui vaut à lui seul une visite au domaine de Chaumont. D’autant que, et c’est une autre nouveauté, celui-ci possède désormais son hôtel, conçu par Patrick Bouchain…

« Saison d’art 2022 »,
domaine de Chaumont-sur-Loire, Chaumont-sur-Loire (41), www.domaine-chaumont.fr

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°756 du 1 juillet 2022, avec le titre suivant : L’art grandeur nature

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