Villeneuve-d’Ascq (59)

La ville de haut en bas

LaM - Jusqu'au 13 janvier 2013

Par Colin Cyvoct · L'ŒIL

Le 10 octobre 2012 - 347 mots

Bienvenue dans l’univers des mythologies urbaines. Dans le cadre de Fantastic, la nouvelle édition de lille3000, l’exposition « La ville magique » immerge le visiteur au sein d’un formidable flux de peintures, de collages, de dessins, de photographies et de films inspirés par la ville moderne.

À l’aube du XXe siècle, les grandes métropoles des pays industriels sont perçues par de nombreux artistes d’avant-garde comme des espaces où convergent les virtualités les plus signifiantes de la modernité. New York, Berlin et Paris deviennent des sujets de prédilection pour des peintres aussi différents que Francis Picabia, René Magritte, Giorgio De Chirico ou Bernard Boutet de Monvel, des photographes tels Eugène Atget, Umbo, Brassaï, Herbert Bayer et des cinéastes comme Fritz Lang, Friedrich Wilhelm Murnau ou René Clair. Le parcours de l’exposition se partage autour de quatre grands thèmes : New York et sa vertigineuse verticalité, Metropolis comme une Babel envoûtante et mécanique, la ville comme miroir de l’inconscient, et enfin la ville comme un espace inquiétant où le criminel et le détective se substituent au flâneur baudelairien.

Trésor particulièrement rare et fragile, deux peintures en noir et blanc sur papier de Léon Spilliaert accueillent le visiteur au seuil de l’exposition. Puis un sentiment d’étrangeté envahit le spectateur quand il pénètre dans la première salle : disposées à même le sol comme d’imposants immeubles, de volumineuses cimaises en trois dimensions se dressent verticalement.

Présentées dans cet environnement extrêmement bien conçu, Nuit urbaine (1926), une toile de Georgia O’Keeffe, et beaucoup d’autres étonnantes verticalités picturales, graphiques et photographiques montrent la fascination qu’exerça la modernité sidérante de la métropole américaine. Le premier film prenant la ville comme unique sujet, Manhatta (Charles Sheeler et Paul Strand, 1920), clôt cette section.

La suite de l’exposition est tout aussi convaincante tant les trois commissaires ont su choisir avec exigence des œuvres de qualité, parfois d’artistes quasi inconnus en France, au plus près de mythes urbains éminemment concluants et superbement mis en lumière.

Voir « La ville magique »

Lille métropole, Musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut, 1, allée du Musée, Villeneuve-d’Ascq (59), www.musee-lam.fr

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°651 du 1 novembre 2012, avec le titre suivant : La ville de haut en bas

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