Musée du Touquet, Le Touquet (62) Du 2 juillet au 2 novembre 2011

La seconde école de Paris à la plage

Par Colin Cyvoct · L'ŒIL

Le 22 juin 2011 - 366 mots

École de Paris, seconde école de Paris, ces termes recouvrent aujourd’hui encore plusieurs acceptions et renvoient à des regroupements d’artistes bien différents. Comprise dans sa définition la plus large, l’école de Paris rassemble les artistes qui ont contribué à faire de Paris la capitale de la création artistique de l’aube du XXe siècle jusqu’aux années 1960. La seconde école de Paris renvoie à cette période d’intense création artistique qui règne dans le Paris de l’immédiat après-guerre, en 1945. Le Musée du Touquet accueille durant tout l’été plus de cent trente œuvres provenant de collections particulières, dont une centaine d’huiles et d’acryliques sur toile, des aquarelles, des dessins et des collages, et une vingtaine de sculptures (bronze, acier, marbre) qui rendent compte de la vitalité créatrice qui régnait dans la capitale française avant qu’elle ne soit détrônée par New York.

Parmi les points forts de cette exposition, une véritable minirétrospective d’Édouard Pignon comprenant onze tableaux datés de 1945 à 1984 permet de mesurer la force du chemin parcouru depuis Femme assise (1945) jusqu’au Grand Nu écarlate (1973) et au Nu rose rouge (1977), en passant par Combats de coqs (1959). De nombreuses autres œuvres n’ont jamais (ou rarement) été montrées, parmi lesquelles quatre papiers grand format d’Henri Michaux, quatre toiles d’une belle densité d’Alfred Manessier, dont Alléluia, véritable hymne à la joie où les rouges s’embrasent avec incandescence, ou trois Olivier Debré, dont une impérieuse envolée jaune de grand format, qui rendent compte de la puissance et de la liberté des artistes des années 1950.
Mais si Tal-Coat, Aurélie Nemours, Poliakoff, Eugène Leroy ou Auguste Herbin sont également à l’honneur, pour la plus grande satisfaction d’un visiteur exigeant, que viennent faire ici les sculptures de l’ancien capitaine de l’équipe de France de rugby, Jean-Pierre Rives, né en 1952 ? En dehors de l’intérêt de son travail, le fait qu’il fût l’ami du sculpteur Albert Féraud (1921-2008), logiquement représenté dans cette exposition, justifie-t-il sa présence dans une manifestation historique sur l’école de Paris ?

« Un musée à la plage, regards sur l’école de Paris »

Musée du Touquet-Paris-Plage, angle de l’avenue du Golf et de l’avenue du Château, Le Touquet-Paris-Plage (62), www.letouquet.com, du 2 juillet au 2 novembre.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°637 du 1 juillet 2011, avec le titre suivant : La seconde école de Paris à la plage

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