La Renaissance feuille à feuille

L'ŒIL

Le 1 novembre 1998 - 212 mots

Les guerres que les rois de France menèrent en Italie, Charles VIII en tête, eurent pour conséquence, c’est bien connu, l’invasion en retour de la culture artistique italienne, et l’adoption de la nuova maniera. Au XVIe siècle, François Ier rêve d’une cour égalant par son luxe et son raffinement celles d’Outre-monts. Il fait alors appel à Rosso, au Primatice, plus tard rejoints par Niccolo dell’Abate, pour transformer Fontainebleau en une résidence à la hauteur de sa souveraineté. Le chantier donnera naissance au célèbre style bellifontain, savant mélange de stucs et de fresques. Cependant, pratiquement toutes les décorations réalisées par Le Primatice ont disparu – à l’exception de la cheminée de la chambre de la reine – d’où l’intérêt de ses nombreux dessins, révélateurs de son activité en France. C’est cet aspect prolifique de son œuvre que le Musée Condé a choisi de mettre à l’honneur, ainsi que les dessins de nombreux artistes majeurs de la Renaissance italienne. Giovanni Bellini, Niccolò dell’Abate bien sûr, mais aussi Le Parmesan, artiste maniériste, grand admirateur de Michel-Ange et de Raphaël. Il sut développer un style personnel, où les détails anatomiques minutieux, l’allongement des proportions des figures, n’entament en rien la grâce d’un ange s’entourant d’une draperie légère.

CHANTILLY, Musée Condé, jusqu’au 11 janvier, cat. RMN, 200 p., 195 F.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°501 du 1 novembre 1998, avec le titre suivant : La Renaissance feuille à feuille

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