musée

La pluie de lune du Pérou

L'ŒIL

Le 1 décembre 2000 - 261 mots

« Pluie de lune, pluie de soleil », c’est ainsi que les anciens Incas désignaient l’argent et l’or dans
une invocation chantée. Symboles religieux, symboles de prestige et de puissance, ils étaient réservés à une élite. Exprimant la position sociale des vivants, ils étaient ensuite placés dans les tombes en guise d’offrandes. L’argent était alors aussi valorisé que l’or, mais plus difficile à travailler car on ne trouve pas de pépites d’argent dans la nature. Il fallait fondre le minerai et le raffiner avant de
le mettre en forme. Une centaine d’objets exposés au Metropolitan Museum of Art permettent de suivre l’emploi de ce métal pendant près de deux millénaires. Les débuts sont modestes, à la fin du Ier millénaire av. J.-C. L’argent sert à fabriquer des parures. Associé à l’or, il se prête pourtant magnifiquement à des jeux de polychromie comme dans cet ornement nasal décoré de crevettes (IIe-IIIe siècle ap. J.-C.). Ensuite, du XIIe au XVe siècle, il apparaît très largement lorsque les seigneurs de Chimu règnent sur la côte Nord. On l’utilise alors pour toutes sortes d’objets, bijoux ou récipients de grande taille et même pour des revêtements sur une âme de bois. Un gobelet couvert d’une décoration au repoussé (XIVe-XVe siècles), à usage rituel, déploie sur ses flancs des motifs narratifs complexes. Plus traditionnels, les ornements d’oreilles sont un autre exemple de bijoux combinant l’or et l’argent. Pour le XVIe siècle enfin, les œuvres se font beaucoup plus rares en raison des pillages perpétrés par les Espagnols.

NEW YORK, The Metropolitan Museum of Art. jusqu’au 22 avril.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°522 du 1 décembre 2000, avec le titre suivant : La pluie de lune du Pérou

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