La perfection selon Donato Creti

L'ŒIL

Le 1 décembre 1998 - 227 mots

« J’ai vécu pendant trente-six ans sans dormir, dans un état proche du délire, incapable de trouver, nuit comme jour, le moindre répit. » Assurément, la quête de la perfection a un prix. Le Bolonais Donato Creti (1671-1749) s’épuisa tout au long de sa vie dans une recherche inlassable et quasi maniaque d’une beauté idéale. Peut-être a-t-il mis le doigt sur cet absolu qu’il recherchait tant, dans ses peintures mythologiques ou allégoriques, peuplées d’élégantes figures au teint de porcelaine et animées d’une grâce sensuelle. Coloriste raffiné, adepte des tons froids et argentés des ambiances nocturnes, il donne à sa facture un aspect souple et moelleux, ordonnant ses compositions suivant un rythme complexe. Son style inclassable ne trouve ses repères ni dans le classicisme, ni dans le rococo, ni dans le naturalisme de son contemporain Giuseppe Maria Crespi ; il semble plutôt prolonger, en les poussant à leur paroxysme, les idéaux de son prédecesseur Guido Reni. L’exposition du Met présente une série intacte, commandée en 1713 par le plus fidèle commanditaire de l’artiste, Marcantonio Collina Sbaraglia, un notable de Bologne, mécène des arts et de la recherche scientifique. Constituée de quatre grands formats sur les Histoires d’Achille, quatre médaillons figurant les Vertus et huit dessus-de-porte à sujet allégorique, elle quitte pour la première fois la ville de Bologne.

NEW YORK, The Metropolitan Museum of Art, jusqu’au 31 janvier.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°502 du 1 décembre 1998, avec le titre suivant : La perfection selon Donato Creti

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