La pédagogie par Dalí

Par Roxana Azimi · L'ŒIL

Le 21 novembre 2008 - 246 mots

Une nouvelle exposition de Salvador Dalí­, de surcroît panoramique, pourrait facilement se transformer en tarte à la crème pour qui connaît un tant soit peu l’œuvre d’Avida Dollars, comme le surnommait Breton.

Car tout a été dit et redit sur le grand excentrique devenu icône officielle à coups de roulements de « r », d’images « nucléaires » et de montres molles. Lorsqu’un sujet semble aussi verrouillé, il est souvent nécessaire de chercher des voies de traverse, une thématique inédite comme celle du MoMA sur le cinéma et le surréalisme.
Mais l’exposition organisée par le musée Sakip Sabançi en liaison avec la fondation Dalí à Figueres ne doit pas s’appréhender selon l’œil du connaisseur. Le contenu importe moins ici que le contexte d’une ville, Istanbul, qui s’ouvre lentement à l’art moderne et contemporain et où tout reste encore à défricher. Aussi le parti pris didactique de l’exposition, à grands renforts de cartels et documents a priori indigestes, se révèle ici fortement stratégique. Car la pédagogie est le fer de lance de l’exposition. Derrière la sangle éducative, on relève toutefois quelques temps forts, comme la reconstitution du spectaculaire théâtre-musée de Figueres. Autre plaisir, celui de revoir quelques films, comme le Chien andalou, la scène de l’énucléation restant une image phare de l’imaginaire surréaliste. Bon point pour les organisateurs, ces derniers se sont abstenus de s’attarder sur la triste fin de production de l’artiste.

Voir

« Salvador Dalí­ », musée Sakip Sabançi, Istanbul (Turquie)
http://muze.sabanciuniv.edu
jusqu’au 20 janvier.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°608 du 1 décembre 2008, avec le titre suivant : La pédagogie par Dalí

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