La nouvelle bote à bijoux du V&A de Londres

Par Bérénice Geoffroy-Schneiter · L'ŒIL

Le 29 septembre 2008 - 381 mots

Ce n’est pas une boîte de nuit... mais une boîte à bijoux ! Après quatre ans de travaux, le Victoria and Albert Museum de Londres a enfin levé le voile, le 24 mai dernier, sur sa prestigieuse galerie de joaillerie européenne. Et le choc est à la hauteur de la scénographie !

Grâce à l’exceptionnelle donation de William et Judith Bollinger (soit la coquette somme de 7 millions de livres sterling), les espaces ont été entièrement repensés, pour ne pas dire « relookés ». Car le vénérable musée des Arts décoratifs londonien prend ici un sacré coup de jeune, plongeant le visiteur dans un univers de vitrines de verre et de lumières bleutées sur fond de vidéos et de modules interactifs. Véritable point d’orgue de cette architecture futuriste et sophistiquée signée Eva Jiricna, l’escalier en spirale assure la liaison avec la mezzanine présentant, entre autres, un ensemble impressionnant de montres et de tabatières.
Mais le « clou » de la galerie réside bien évidemment dans la sélection drastique des plus belles pièces du fonds historique. La plus ancienne – mais étonnamment la plus pure, la plus graphique – n’est autre que ce gorgerin en or de 700 avant notre ère ayant vraisemblablement appartenu à un personnage de haut rang. Plus loin, on admire les pendants dont Élisabeth Ire affublait ses favoris ; ailleurs, le collier et les boucles d’oreilles en émeraudes et diamants offerts par Napoléon Ier à sa fille adoptive, Stéphanie de Beauharnais. Ironie du sort, c’est la Manche qu’il faut traverser pour contempler certaines des plus belles parures de l’impératrice Joséphine : diadèmes en or émaillé incrustés de camées et d’intailles, branches de laurier en rubis et diamants portées en broche sur le corsage… Si le xixe siècle se taille la part du lion (c’est l’apogée de l’Empire britannique), le xxe siècle est également magnifiquement représenté par des créations Art déco signées Cartier, Chaumet ou Raymond Templier.
La broche en acrylique et polyester réalisée par Peter Chang en 1992 tourne, quant à elle, résolument le dos à la joaillerie dite « précieuse ». Détournement, recyclage, expérimentation formelle sont les nouveaux mots d’ordre des créateurs du XXIe siècle !

Voir

La galerie des bijoux du Victoria & Albert Museum, Victoria and Albert Museum, South Kensington, Londres (Grand-Bretagne), www.vam.ac.uk, depuis mai 2008.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°606 du 1 octobre 2008, avec le titre suivant : La nouvelle bote à bijoux du V&A de Londres

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