La métropole lilloise sous le regard des artistes

Par Sophie Flouquet · L'ŒIL

Le 1 octobre 2004 - 353 mots

Affaire traditionnelle des urbanistes, des architectes, des planificateurs et de quelques sociologues, la lecture de la ville est un sujet qui inspire aussi les artistes. « L’activité en question s’est établie comme un comportement irrépressible, un automatisme de toute pensée, un des supports privilégiés de la réflexion […] entre écrivains, philosophes, architectes et artistes », prévient Alain Guiheux, commissaire de cette exposition. Assumant sa qualité de producteur d’œuvres, le Studio national des arts contemporains du Fresnoy a ainsi souhaité mettre à contribution seize artistes sur ce thème, en recentrant le sujet sur la métropole lilloise, telle qu’elle se présente aujourd’hui après des années de mutations. Bouleversement du rapport du centre à la périphérie, mobilité réelle ou virtuelle : autant de changements que ces artistes ont exploré à leur manière grâce à différents médias (vidéo, photographie, documentaire, écriture).
Pour Peter Downsbrough, la ville devient le sujet d’une déambulation filmée sur les lieux des nouvelles mobilités : centres commerciaux, voies rapides, gare. Avec son installation Symphony of the city, Harun Farocki propose quant à lui une vision duelle de la métropole, vécue au travers des images générées par l’organisation urbaine (comme des images enregistrées par des caméras de surveillance) et des images produites sur la ville, par l’artiste, montées dans un même film. Alain
Fleischer s’est interrogé pour sa part sur les repères dont dispose l’homme dans la cité, en confrontant deux parcours parallèles, celui d’un coutumier, d’une « fourmi » guidée par ses habitudes, et celui d’un inconnu débarqué d’ailleurs. Enfin, pour apprécier l’œuvre nomade d’Antoni Muntadas, il faudra se rendre au centre commercial Euralille, où son camion sera stationné jusqu’au 21 octobre, avant de filer pour Graz et Barcelone. Là est projeté son film, une réflexion sur les mutations de ces trois villes, conçues pour absorber ou pour compenser l’évolution de leurs flux migratoires. Vision consciente, désabusée, prospective… chaque œuvre relève d’une perception différente mais dans laquelle, finalement, l’humain ne disparaît jamais totalement.

« La ville qui fait signe », TOURCOING (59), Studio national des arts contemporains, 22 rue du Fresnoy, tél. 03 20 28 38 00, jusqu’au 6 décembre. Cat., éd. du Moniteur.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°562 du 1 octobre 2004, avec le titre suivant : La métropole lilloise sous le regard des artistes

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