Paris-1er

La jeune photo à la Samar

Ancien magasin de la Samaritaine Du 26 octobre au 24 novembre 2013

Par Fabien Simode · L'ŒIL

Le 17 octobre 2013 - 382 mots

On trouve tout à la Samaritaine, et notamment la jeune scène photographique internationale. Le grand magasin a confié à Christian Caujolle le soin d’organiser une carte blanche à de jeunes photographes représentatifs de la diversité de la création actuelle. Ils sont donc onze photographes, dont beaucoup sont nés dans les années 1980, a avoir reçu la même feuille de route : réaliser entre cinq et vingt-cinq photographies pour apporter leur regard « sur » – ou « autour de », cela dépend – la Samaritaine. Un énorme pari pour une jeune génération d’hommes et de femmes, pour moitié étrangers, qui n’a pas vécu les grandes heures de « la Samar », magasin fondé en 1805 et fermé en 2005, mais qui n’a pas eu peur de se retrousser les manches.

Dans l’ancien bâtiment historique de la rue de Rivoli, désaffecté depuis qu’une enseigne de vêtements féminins a rendu les clés il y a quelques mois, et magnifiquement gardé dans son jus, les regards s’enchaînent donc, certains plus surprenants les uns que les autres. Le parcours commence avec l’Allemande Nica Junker, qui combine à ses images des extraits des catalogues du magasin édités entre 1870 et 2000 comme autant de poèmes, dont celui-ci, resté fameux : « 1960 : On trouve tout à la Samaritaine »… Tout, c’est vrai, y compris les caissons lumineux de Clément Briend, qui emprisonne les projections de ses propres images dans les lieux historiques du grand magasin. C’est superbe, comme les mises en scène de Marion Gambin, dont on ne sait plus très bien où elles ont été réalisées, à la Samaritaine ou sur le pont d’un navire… Certains jouent avec les splendides perspectives architecturales offertes par le bâtiment (David De Rueda) quand d’autres se concentrent sur de menus détails, comme le Cambodgien Philong Sovan, qui a porté son attention sur les vitres du bâtiment, faisant entrer, dans d’incroyables compositions abstraites, l’extérieur dans les lieux. Au sous-sol de la rue de Rivoli, le Bulgare Vladimir Vasilev, lui, se sert des anciennes cabines d’essayage pour dérouler un polar en noir et blanc sorti d’une imagination excitée par la faune qui traîne, la nuit, aux abords de l’ancien magasin. L’occasion d’adresser une prière à sainte « RITA », la patronne des causes perdues. Oui, on trouve tout à la SamaRITAine…

« Ma Samaritaine, carte blanche à la jeune photographie »,

67-73, rue de Rivoli, Paris-1er.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°662 du 1 novembre 2013, avec le titre suivant : La jeune photo à la Samar

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