Dans une statuette digne de Daumier, Christophe Fratin (1801-1864) s’est représenté lui-même, avec beaucoup d’humour et d’imagination poétique : de ses poches sort une kyrielle d’animaux, singes, ours, lions, sangliers..., toute cette faune qu’il passa sa vie à représenter. Ou plutôt à recréer car, si la « vérité » et le « sentiment » de ses sculptures furent vite applaudis par ses contemporains, Fratin, en véritable artiste romantique, transcende le naturalisme, en quête d’une vérité supérieure, d’ordre purement poétique. Bien souvent, ses lions et ses tigres, ses chevaux, ses scènes de chasse, n’ont d’égal, pour la beauté et la puissance du mouvement, que ceux de Delacroix. Mais aussi Fratin a une « pâte » bien personnelle, une façon très souple de travailler les masses en y incorporant toute la lumière happée à la surface par le rendu des pelages. Fratin a produit quantité d’objets décoratifs, souvent édités en bronze, où son imagination débridée fait merveille. Flambeaux, candélabres, encriers, porte-cigares sont le prétexte à d’étonnantes compositions animalières. Mais les plus attachants de ces objets sont sans doute les ours et les singes se livrant à d’humaines occupations, comme lire le journal, fumer la pipe ou flanquer une fessée au fiston. Ou encore, parodiant les thèmes mythologiques, toute une « comédie animale » que l’artiste voulait « fantastique et grave ».
PARIS, galerie L’Univers du bronze, 12 octobre-10 novembre.
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La comédie animale selon Fratin
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°520 du 1 octobre 2000, avec le titre suivant : La comédie animale selon Fratin