centre d’art

Jeux de colles

Par Bénédicte Ramade · L'ŒIL

Le 1 décembre 1999 - 232 mots

Le collage a encore de beaux jours devant lui comme le montre le Centre Wallonie-Bruxelles à travers une sélection d’une soixantaine d’œuvres réalisées au cours du siècle par des artistes belges. L’art « des ciseaux et de la colle » traverse en effet l’histoire de l’art sans se cantonner à un mouvement précis, même si certains, comme Dada ou le surréalisme, ont fait du collage un médium de prédilection. Si beaucoup d’artistes présentés n’ont fait qu’un détour par ce mode d’expression artistique (Magritte ou Pierre Alechinsky), certains comme Marcel Mariën ou E.L.T. Mesens ont privilégié avec jubilation ces combinatoires du réel. On pourra découvrir parmi les toutes premières compositions abstraites et géométriques de Paul Joostens, les collages surréalistes de Marcel Lefrancq, les combinaisons hallucinées et ludiques de Max Servais et surtout le Catalogue Samuel de 1927. La présentation de planches tirées de catalogue de mode d’un fourreur bruxellois pourrait, à première vue, sembler quelque peu incongrue, mais elles sont illustrées par le maître du surréalisme belge, René Magritte. Des collages énigmatiques qui préfigurent de façon saisissante ses compositions picturales en s’affranchissant aisément du but mercantile de l’entreprise. À côté de ces pièces historiques, des collages récents de Patrick Guaffi ou du très corrosif Jacques Charlier illustrent la richesse et la diversité de cette démarche plastique qui joue aussi bien sur les mots que sur les images.

PARIS, Centre Wallonie-Bruxelles, 1er décembre-20 février.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°512 du 1 décembre 1999, avec le titre suivant : Jeux de colles

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