musée

Jean Leppien, dernier du Bauhaus

L'ŒIL

Le 1 décembre 1999 - 261 mots

« Jeter un pont de Giotto à Kandinsky, de Bach au Bauhaus, douter de l’un et de l’autre, mais croire au pont », voilà qui caractérise le parcours de Jean Leppien (1910-1991). Un pont entre les débuts de l’abstraction et son évolution, en Europe, après la Seconde Guerre mondiale. Né en 1910, l’année de la première aquarelle abstraite de Wassily Kandinsky dont il suit les cours au Bauhaus de Dessau en 1929 et 1930, il travaille ensuite avec Laszlo et Lucia Moholy-Nagy à Berlin, avant de se réfugier en France en 1933 ; après la guerre, au sein du groupe Espace et du Salon des Réalités Nouvelles, refondé en 1946, il développe une œuvre non figurative alliant recherches plastiques et invention poétique, conçue en dehors de tout système et laissant une large part à l’intuition. Les lignes, en se déployant, définissent des surfaces et des rythmes, animent le monde formel conçu par l’artiste. Un pont, donc, entre la rigueur et l’émotion que loueront nombre d’acteurs de la vie artistique française d’après-guerre comme Charles Estienne, Léon Degand et Michel Seuphor. Un pont enfin entre la France, l’Allemagne et l’Italie, jeté au fil des rencontres et des amitiés : il expose les peintres français en Allemagne, fréquente les artistes allemands exilés en France et se lie avec le groupe Arte Concreta, puis il s’intéresse à l’œuvre de Josef Albers et d’Aurelie Nemours (L’Œil n°511) et aux recherches de l’arte programmata. Son œuvre est au cœur de ces réseaux.

STRASBOURG, Galerie de l’Ancienne Douane, jusqu’au 20 février et PARIS, galerie Lahumière, jusqu’au 22 janvier.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°512 du 1 décembre 1999, avec le titre suivant : Jean Leppien, dernier du Bauhaus

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