Art moderne

James Tissot, peintre et graveur

Par L'Œil · L'ŒIL

Le 1 janvier 2006 - 336 mots

Nourrie d’influences multiples, l’œuvre de James Tissot (1836-1902) est aujourd’hui partiellement connue, et l’exposition proposée dans la ville de naissance de l’artiste permet d’aller au-delà de l’image que l’on en a, celle d’un peintre appliqué de scènes de genre.

Élève de Louis Lamothe, puis d’Hippolyte Flandrin, Tissot quitte Nantes en 1856, s’installe à Paris avant de vivre plusieurs années en Angleterre. Ses premières œuvres sont marquées par l’art du Moyen Âge (La Rencontre de Faust et de Marguerite, 1860), dans une facture très classique où se révèle déjà son talent de coloriste.

L’artiste manifeste ensuite son goût pour la Renaissance et les couleurs de l’école vénitienne, et pour les artistes des écoles du Nord, Holbein et Cranach en particulier. Fort de cette connaissance de l’art ancien, Tissot n’en est pas moins admiratif des peintres de son temps, sensible aux charmes de la vie moderne et intéressé par les débuts de la photographie. Moins à l’aise avec le paysage, il réalise des scènes de genre et des portraits d’un réalisme minutieux qui évoquent Alfred Stevens, construisant des compositions aux cadrages parfois très photographiques. C’est d’ailleurs là que se manifeste sa modernité, même si celle-ci demeure moins évidente que chez Manet ou Degas.

L’exposition nantaise, conçue à partir de l’important fonds Tissot du musée des Beaux-Arts, est la première à se pencher sur l’ensemble de la carrière de l’artiste depuis la rétrospective du Petit Palais en 1985. Autour d’œuvres emblématiques comme la série complète de L’Enfant prodigue (vers 1882), le Portrait du révérend père Bichet (1885) ou Le Dernier Soir (1873) – proche de Whistler –, sont réunis des tableaux peu vus.
La plus belle découverte de l’exposition est sans doute son œuvre gravée, qui témoigne d’une expressivité que l’on ne trouve pas toujours dans le caractère très « léché » de sa peinture. Les 80 gravures présentées ici mériteraient à elles seules la visite.

« James Tissot et ses maîtres », musée des Beaux-Arts, 10 rue Georges Clemenceau, Nantes (44), tél. 02 51 17 45 00, jusqu’au 5 février, cat. musée des Beaux-Arts de Nantes/Somogy.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°576 du 1 janvier 2006, avec le titre suivant : James Tissot

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