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Jacques Pourcher, le silence absolu

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 1 décembre 1999 - 245 mots

Simplement constitué d’une quinzaine de pierres plus ou moins grosses et d’un lit soigneusement ratissé de graviers blancs, le jardin du Ryoan-Ji Temple au Japon est un lieu unique au monde. Tout à la fois expression d’une quintessence, figure symbolique, microcosme et synthèse de tous les paysages, il est inscrit dans le cadre général d’un sanctuaire bouddhique du XVe siècle. Invitation au recueillement et à la rigueur, il est une source d’inspiration pour les artistes en quête d’absolu. Que le jardin du Ryoan-Ji ait retenu Jacques Pourcher ne surprendra pas ceux qui le connaissent. La démarche de cet artiste est à l’unisson de ce qui règle l’univers d’une telle création. Son art, qui est réglé comme du papier à musique, en appelle à de savantes compositions gouachées qui se présentent comme de véritables « paysages de méditation » (Ulrike Kasper). De fait, la série de cinq tableaux qu’il a conçue en écho au jardin japonais et que présente la galerie Nouvellet joue sur un enchevêtrement de lignes et de figures qui en est l’équivalent plastique : un même silence, une même exigence, une même économie de moyens. L’art de Jacques Pourcher qui est intimement lié à celui de la musique relève d’une approche faite de glissements, de silences et de pauses. À mille lieux des rumeurs à la mode, il offre l’occasion d’un de ces moments rares qui ont cette qualité d’être tout à la fois brefs et infinis.

PARIS, galerie Nouvellet, jusqu’au 11 décembre.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°512 du 1 décembre 1999, avec le titre suivant : Jacques Pourcher, le silence absolu

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